Chapitre LXXXIV : Tyrion Lannister, Port-Réal

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J'avais pris ma décision. La moitié des manteaux d'or, leur capitaine y compris, partirait pour le mur aujourd'hui même. Près de trois mille soldats qui se joindraient au quelques centaines de la garde de la nuit.

Certains des soldats étaient assez sympathiques avec moi, bien que peu nombreux, mais d'autres l'étaient beaucoup moins. Ils avaient sûrement raison de me détester, je les envoyais mourir. En tant que capitaine, j'avais trois lieutenants qui était chargé de deux mille soldats chacun. Nous allions devoir traverser les lignes ennemies dans le Conflans, ce qui ne serait pas une mince à faire. J'avais donc opté pour une route maritime jusqu'à Blancport, suivi d'une traversée terrestre du nord, ou notre aide face aux sauvageons serait la bienvenue malgré mon nom de famille.

Nous embarquions donc, à bord d'une douzaine de navires, en espérant ne pas devoir faire face à des déserteurs sur le chemin. Depuis son arrivée, mon père ne m'avait pas adressé la parole, en dehors des réunions du conseil restreint. Ma sœur en était presque au même point. Seul mon frère était venu discuter avec moi le jour de son départ. depuis mon enfance il avait toujours été le seul à me considérer comme un être humain. Je lui devais la vie.

J'étais plutôt rassuré de m'éloigner de cette ville qui empestait la misère et où la moitié des habitants voulaient ma mort. Bien que les mensonges de Littlefinger, les secrets de Varys, les calomnie de Pycelle, et autres petites habitudes de la cour auxquelles je m'étais rapidement accoutumé allaient me manquer, placer des milliers de lieues entre ma sœur, mon père et moi ne ferait qu'un plus grand bien au reste des sept couronnes.

Cyran, mon bras droit, vint me chercher. Il était temps de partir. J'étais également accompagné de Podrick Payne, mon tout nouvel écuyer, un jeune gars aux cheveux noir de jais en manque d'expérience, en surplus de loyauté. Nous montions à bord du plus grand des douze navires. Dans la coque avaient été logé des centaines de soldats, qui passeraient le prochain mois sur cette coquille de noix.

Coiffé d'un heaume appartenant autrefois à un des hommes de mon père, par conséquent trop grand pour moi, enrobé de mon armure d'or massif sur mesure avec une gravure de lion ramenée expressément de Castral Rock, tenant à la main une hache à double tranchant plus coupante que n'importe quel arme de mes hommes, et enveloppant le tout dans une cape constituée de mailles dorées, je ne me reconnaissais que difficilement. Je criai un « en route vers la guerre ! » qui n'eut pas réellement l'effet escompté parmi mes soldats, et les bâtiments quittèrent le port.

Game of Thrones - tome 1: Premières GuerresWhere stories live. Discover now