- épilogue -

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5 ans plus tard

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La brise fraîche de la mer me chatouille les cheveux. La mer est belle aujourd'hui ; elle danse avec sa robe bleu turquoise qui vient s'avancer jusqu'au sable blanc et fin. Le ciel, déshabillé de ses nuages, est aussi bleu que la mer, de sorte qu'on ne distingue ni l'un, ni l'autre à l'horizon. Quelques voiliers ajoutent cependant une minuscule touche blanchâtre, flottants au dessus de belles vagues. Les pieds enfoncés dans le sable, j'attrape mon appareil photo et je fixe mon objectif sur un grand voilier blanc. Une fois la photo prise, je range mon appareil dans ma sacoche sans y jeter un œil. Mon regard se perd une nouvelle fois dans l'étendue bleue de l'océan. Je souris. Aujourd'hui je peux l'affirmer : je vais bien. Je me sens bien, heureux et plein de vie. Je peux enfin goûter à la vie sans me soucier des conséquences, tout simplement sans avoir peur de vivre. C'est encore avec le sourire que je commence à marcher le long de la plage dans l'eau salée qui m'arrive jusqu'au cheville. Je me retourne pour voir l'eau effacer mes traces de pas dans le sable blanc. Ça me fait penser à mes cauchemars, qui petit à petit, disparaissent de mon esprit comme mes pas se dissipent avec l'eau. 

Je passe la main dans mes cheveux, rêveur. Devant moi, à quelques mètres, se tient la femme que j'aime. Elle aussi regarde la mer, le sourire au lèvres. Ses cheveux frisés, qui lui arrivent juste au dessus ses épaules, s'envolent un peu avec la brise. Elle porte une robe fleurie et légère, qui lui arrive sur les genoux ; et ses chevilles sont noyées dans l'eau. Elle tient son chapeau de plage à la main et je peux distinguer le bracelet de perle que je lui ai offert pour son dernier anniversaire. Je m'approche d'elle pour lui toucher la main. Elle tourne son beau visage vers moi et me sourit. 

- Je n'arrive pas à me lasser de cette vue, fait-elle doucement. C'était une super idée de venir ici. 

Je rentre les mains dans mes poches, une manie qui me suit depuis bien longtemps.

- Je savais que ça te plairait, je lui réponds en passant ma main sur le bas de son dos. C'est apaisant, n'est ce pas ? 

Elle hoche la tête. Je lui prends son chapeau et le pose sur sa tête. Elle pose sa main sur ma joue, caressant ma barbe de trois jours. Je soupire d'apaisement. Le contact de sa peau sur la mienne me rappelle lorsque je lui avais touché la main, ou plutôt les doigts, juste avant de prononcer la fameuse phrase "Oui, je le veux". Je me rappelle que ma voix tremblais d'émotion. C'était dur de se rendre compte qu'à partir de ce moment là, nous étions liés l'un à l'autre devant tout le monde : nos familles, nos amis mais surtout l'État. Je me souviens encore qu'elle avait ri doucement puis m'avait serré la main plus fort. Désormais, sur cette plage presque paradisiaque, je reprends sa main doucement. Elle plante ses yeux couleur noisette dans les miens. 

- As tu réussis à te décider ? Demande doucement Anna. Est ce que tu veux...

Elle s'arrête et se râcle la gorge. Elle semble gênée. 

- Je crois bien, je réponds tandis qu'elle détourne les yeux. 

Je lui prends les épaules et l'oblige à me regarder. 

- Je t'aime Anna. Et ma réponse est : oui. J'en suis sûr. 

- Tu veux le garder ? 

Ses yeux s'illuminent en une fraction de seconde. Je hoche la tête lentement. Puis mes yeux descendent sur son ventre. Elle pose ses mains dessus, son annulaire orné de la bague que je lui ai offerte, et j'y pose aussi les miennes. Son ventre n'est pas encore arrondi, mais à l'intérieur se forme quelque chose et plus tard, le foetus deviendras un bébé. Un enfant. Notre enfant. 

- On va avoir un enfant ! S'exclame alors Anna en se pendant à mon cou. 

Je ris avec elle. 

C'est trop beau. 

Je vais devenir père.

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FIN (LA VRAIE)

-Bipolaire Insensible-Onde histórias criam vida. Descubra agora