Acte V, 10e Épître - Lucifiël contre Raphaël

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Les pensées se bousculaient dans la tête du chef des armées divines, alors que Raphaël se lançait dans la bataille. Tout en esquivant les coups d'estoc de Geghard, l'arme emblématique du futur Séraphin, Lucifiël essayait de déterminer qui de Michaël ou de Tzadkiël avait failli à sa tâche. Car s'ils devaient veiller à contenir les anges des plus jeunes générations, leurs cibles principales restaient les leaders naturels de la Troisième Génération, ceux qui deviendraient les chefs des trois Corps constituant les forces angéliques. Et le Minotaure n'ignorait pas que si l'ange de jais se trouvait face à lui, Gabriel ne tarderait pas à rejoindre le combat également, et la situation deviendrait alors complètement ingérable. Il lui fallait donc en finir rapidement avec son adversaire, puis rejoindre les quartiers du Dieu sombre avant que des renforts ne puissent s'interposer.

Il décida donc d'arrêter la posture défensive et de passer à l'offensive, agrippant fermement le trident à pleine main pour s'en servir comme pivot pour porter un violent coup de poing. Son adversaire le contra en électrisant son arme, envoyant une puissante décharge électrique qui immobilisa le colosse, mais pour un bref instant seulement, car l'ange à tête de taureau eut le réflexe de lâcher prise. Pourtant, le contrecoup fut suffisant pour qu'il ressente un douloureux engourdissement dans le bras gauche, et il lança une boule d'énergie pour détourner l'attention de Raphaël et lui permettre de prendre ses distances.

A sa grande surprise, ce dernier para l'attaque d'un revers de la main et se rua sur son mentor pour le trancher avec Geghard. Lucifiël se recula de justesse, évitant la lame mais ne parvenant pas à échapper à l'arc électrique qui jaillit des dents acérées du trident. Se repliant dans un vortex, le Minotaure accusa le coup, n'imaginant pas être autant malmené par son cadet. Il n'était toutefois pas envisageable pour lui de fuir le combat comme un lâche. Il avait affronté sans faillir des titans tels qu'Asmodiël et Leviathon, et il n'allait pas laisser ce jeune freluquet prendre l'ascendant sur lui.

Il taillada son bras pour que la douleur annihile la rigidité qui le limitait dans ses tactiques d'attaque, puis ressorti plus déterminé que jamais à quelques pas de son point de départ. L'ange de jais l'attendait de pied ferme, galvanisé par sa domination sur ce début de combat mais conservant une concentration sans faille, bien au fait de la dangerosité de son adversaire, qu'il avait vu décimer sans ciller les avatars monstrueux de Lilith lors de la révolte des Damnés. Les combattants s'observèrent silencieusement, cherchant une faille à exploiter.

Le chef des armées gardaient les bras relâchés le long de son corps, tandis que Raphaël conservait une garde serrée, son trident armé sur son flanc droit, prêt à frapper. Mais Lucifiël tourna les talons et en fonça à toute allure en direction du Palais, le prenant complètement au dépourvu. Sans attendre, le futur Séraphin le prit en chasse, troublé par cette attitude inhabituelle de la part de son modèle. Il tenta de l'arrêter en projetant avec son arme des éclairs, mais le fuyard les esquivait avec aisance, sans même ralentir, se contentant de dévier les coups trop précis à l'aide de ses portails dimensionnels.

Voyant les piliers de la demeure divine se rapprocher, l'ange de jais décida de passer à la vitesse supérieure pour stopper son supérieur, et il invoqua donc une superbolt, calculant avec minutie la trajectoire de son adversaire pour lui faire frapper quelques mètres en aval, espérant le faucher en plein vol sans lui laisser la possibilité d'esquiver. Ce que Raphaël ignorait, c'était que le Minotaure attendait précisément que son cadet utilise cette attaque pour échapper à sa vigilance, et quand il sentit l'air s'électriser autour de lui, il joua son va-tout et accéléra d'un seul coup, ouvrant un vortex au dernier moment à quelques millimètres de l'endroit où la foudre allait claquer, donnant l'impression qu'il avait été foudroyé sur place.

DIES IRAE - Cycle I : L'AngicideWhere stories live. Discover now