Acte III, 7e Épître - Le jour de chance de Silvermann

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L'inspecteur Silvermann n'en avait pas cru ses oreilles quand l'officier en charge de l'accueil lui avait annoncé qu'un certain Ben Maners le demandait. Vu comment leur dernière rencontre s'était déroulée, il ne pensait pas avoir l'occasion de lui reparler avant d'avoir entre les mains un mandat d'arrêt à son encontre, chose qu'il était loin de pouvoir obtenir avec ses maigres soupçons. De ce fait, il avait l'impression que c'était Noël avant l'heure quand il retrouva son suspect l'attendant tranquillement assis dans un siège du hall.

« - Monsieur Maners ! Quelle agréable surprise ! Quel bon vent vous amène ?

- Je pense que vous devez bien en avoir une petite idée, répondit Ben.

- Allez savoir. Quand on demande à voir un inspecteur, c'est soit parce qu'on a un problème, soit parce qu'on a des choses à partager sur une affaire en cours. Vous avez un problème, monsieur Maners ?

- Le problème, c'est que vous avez proféré des accusations lors de notre dernière rencontre, inspecteur Silvermann. Des accusations infondées que je souhaiterais réfuter.

- Mais je ne demande que ça, monsieur Maners. Si vous voulez bien me suivre, nous pourrons discuter dans un endroit plus approprié. »

            Le policier l'invita à l'accompagner dans le dédale du commissariat central de New² York. Ben n'était pas spécialement ravi d'être là. Quand Charles l'avait rappelé pour lui annoncer qu'il avait retrouvé la trace de Kim, il avait d'abord pensé que l'aveugle lui faisait une mauvaise plaisanterie en lui indiquant un poste de police. Mais n'ayant pas de piste plus pertinente à explorer, il s'était finalement rendu sur place, juste à temps pour y voir rentrer Iroël. Forcément, la présence d'un ange à cet endroit précis, dans de telles circonstances, ne pouvait qu'accréditer l'information de Dewitts. Mais se posait alors la question de savoir comment justifier qu'il fouille le bâtiment à la recherche de son amie.

Après avoir tourné le problème dans tous les sens, l'option « Silvermann » s'imposa, et ce fut un heureux hasard que ce dernier soit effectivement affecté à ce commissariat en particulier. Mais dès lors qu'il avait trouvé son ticket d'entrée, rien ne garantissait qu'il pourrait mettre la main sur la Moissonneuse, ni même qu'elle était encore dans l'immeuble. Alors qu'ils pénétraient dans le grand open-space réunissant les diverses brigades de la section homicide, Maners aperçut à travers une verrière Raphaël, marchant dans un couloir accompagné de l'ange qu'il avait vu entré dans le bâtiment plus tôt. Le Séraphin semblait visiblement énervé, déchargeant sa colère sur son subalterne, qui restait impassible malgré ses remontrances.

« - Excusez-moi, inspecteur Silvermann, mais depuis l'accident, je supporte mal le bruit... Ne pourrions-nous pas aller dans un endroit plus au calme ? demanda Ben d'un ton faussement innocent.

- Bien sûr, oui. Si vous voulez, répondit Tom, trop heureux d'avoir un prétexte pour l'emmener dans une salle d'interrogatoire.

- Tu peux t'estimer chanceux que je ne t'ai pas énucléé sur le champ, maudit dément ! enragea Raphaël. Ne t'attends pas à ce que cette affaire en reste là !

- Je suis marri que vous réagissiez de la sorte, Monseigneur. Je ne cherchai qu'à asseoir votre ascendant sur cette manante, que vous ménagiez un peu trop si vous voulez mon avis, rétorqua l'Ange de la Peur.

- Un mot de plus, et je peux te garantir que tu ne reverras le Palais que les pieds devant !

- Oui ! Voilà, le seigneur Raphaël que j'aurais souhaité admirer tout à l'heure ! Combatif ! Agressif ! Inspirant la peur dans le cœur de ses ennemis !

DIES IRAE - Cycle I : L'AngicideTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang