Par-delà le rivage [Poésie]

Les flots et les écumes de l'esprit

Les écumes

Mer intérieure, où ces vagues des écumes passées me pousseront-elles aujourd'hui ?

Qu'en est-il des forces futures de mon esprit ? De mes ressources, en moi la vie ?

Où sont passés les flots d'énergie qui animaient l'enfant sur les photographies ?

Depuis quand le sable de la réalité submerge-t-il la marée haute de mon esprit ?

Ô combien de typhons, de raz de marée, animeront encore mon âme ?

De ces souvenirs, combien de madeleines déclencheront de nouvelles tempêtes ?

Combien de navires domineront mes eaux, combien de capitaines useront de sarcasmes ?

Combien d'explorateurs m'envisageront tel un canal et non une île où l'on s'arrête ?

Mer intérieure, respire de tes meilleurs vents, anime-toi de mes rapides courants

Et fuis, fuis face aux piètres terres qui te voient qu'en superficiel horizon et non en profondeur

Réchauffe-toi du soleil pacifique, loin des femmes et hommes, de leur relationnel chatoyant

Avant que les vagues d'écumes ne s'animent qu'au passé, de flots sans force intérieure.

Mes avatars

Si le Moi du passé pouvait cesser de me juger lorsqu'il parle à mon futur

Que mon futur, davantage en paix, lui exprime simplement ce murmure :

« Tes erreurs sont tes forces, aime, sois de nouveau l'enfant qui sourit ;

Entends, observe, les fantômes du passé ne sont pas nos ennemis. »

Nos fantômes

Entends, observe, les fantômes du passé ne sont pas nos ennemis.

Leur intimité, leur connaissance de notre identité, leur omniprésence,

Leur proximité, la vie continue d'un passé quotidien qui nous saisit,

Rendent rare l'écoute du silence et si douloureuse l'illusion de l'absence.