Ma mémoire corbeille
Marquage au fer de ma mémoire qui oublie.
Mémoire corbeille qui ne cesse de brûler.
A la frontière de l'Homme
Nous évoquons l'humain comme un territoire acquis,
Alors que nous n'en voyons que le poste frontière.
Friedrich
A toi mon ami Friedrich,
Toi qui fus mon anamnèse.
Je te dois mes sensibles thèses.
Ton Zarathoustra, mon Nietzsche.
Celui qui m'a parlé
Quel choc !
Quel tremblement sur les terres dévastées qui m'habitent, secousses qui soudain irriguent mon sol, tonnerres éclatant de mots ruisselants.
Quel rythme du verbe.
Quels termes forcenés qui entrent par effraction dans mes tympans, cognent si fort et si loin mon être interne, subtilisant mes trésors pour les démultiplier.
Quelle métamorphose de mes instincts et de mes entrailles en reptile, bête assoiffée dans l'eau, puis en félin, bête rugissante au feu, éperdue de fébrilité, d'un élan menée vers l'autre rive... celle des animaux de guerre jamais en paix.
Quel Zarathoustra a scintillé à ma rétine pour me dévoiler le fil d'Ariane au milieu des labyrinthes sociaux ?
Proclamation de la vie ! Oui à la vie ! au bruit des arbres qui poussent plus qu'à ceux qui chutent. A l'innocence de la vie, à son par-delà bien et mal.
Loin de la tolérance sourde, de la froide main de l'égalité, et du visage grisâtre dépersonnalisé de l'humanisme, voici les flots de la dignité, les hauteurs des plus hautes cimes.
Voici les griffes de l'aigle libre qui surplombent les yeux abaissés des derniers hommes... ceux de la fin qui n'ont plus faim, plus peur, plus d'envie et plus en vie.
Quel choc !
Entrechocs qui taillent la pierre de mes audacieuses croyances.
Ici danse le silence avec les mots.
Calme troublé, pavais dans la rivière, que dis-je ? éclair dans le théâtral nocturne.
Ô majestueuses images accolées aux verbes, merci à vous d'avoir affolé mes nervures cérébrales, d'avoir frôlé les marches de mon palais.
Vous, choc des chocs, paupières désormais ouvertes des yeux de mes yeux.
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Par-delà le rivage [Poésie]
Poetry« Ce qu'il y a de grand en l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin. J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà. J'aime l...