Sous les ponts...

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Banlieue Rouge

La Banlieue Rouge s'éteint, c'est déjà la nuit.

Que vais-je faire demain ? Retourner à l'usine ?

Aller voter, donner mon opinion,

Puis me faire licencier, les délocalisations


La Banlieue Rouge s'éteint, en même temps que mes yeux.

Je me -mécanise les mains, je bois un peu...

Je bois même beaucoup à la mémoire de mon enfance,

Où l'espoir était debout et le charbon une reconnaissance !


J'ai ma famille, je vis avec les amis au bar,

On traîne les filles comme on traîne le bourdon, on se marre.

Puisqu'avec ou sans nous, hélas, on le sait bien,

Un peu plus chaque jour, la Banlieue Rouge s'éteint...


Sous les ponts nos frères

Sous les ponts nos frères pleurent et boivent

Pleurent de misère et boivent de lassitude.

La lassitude qui serre et desserre la volonté,

La volonté qui se perd à trop espérer.


Alors buvez frères puisque la joie doit être,

Recueillie dans du verre ou bien dans un chèque.

Sous les ponts nos frères sourient et boivent,

Sourient de misère mais boivent de joie.


Le béret

Fin de la génération qui rêve

Et le trottoir se souvient,

Du temps des passants qui se lèvent,

La pipe à la main.


Rêve de fou

Jack, ouvrier malheureux, une nuit durant

Ferma les yeux, cela faisait si longtemps.

Il fît le rêve d'être Marin rêveur,

Se lever au soleil qui se lève, rire quand le monde pleure.


Quand Marin rêveur s'endormit et réveilla Jack l'ouvrier

Il sombra dans la folie oubliant qui il était

L'ouvrier songeant d'être Marin rêveur ?

Ou le Marin refusant l'usine et sa terreur.


Monnaie

Monnaie, s'il est vrai que tu me tiens,

N'oublie pas que sans moi, tu n'existerais pas.

Par-delà le rivage [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant