Les précipices

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Les précipices

Amie de mes précipices, berger de mes supplices,

De mes désirs que tu nommes « caprices », ô profondeur de mes abysses !

Encre de mes nuits qui s'ancre dans mon ennui,

Vérité qui n'est pas, et en cela, dérive ma folie.


Aux précipices de mes amours rient à tue-tête mes morts,

Puisque nous ne mourons pas une, mais de multiple fois,

De multiple manières : psychique, atomique, cérébrale... quel effort !

Vivre en mourant et en se disant « encore une fois ».


Ô mon amour

Ô mon amour aux yeux de satin,

J'ai un puit dans mon âme ce matin.

Mon amour, ne t'écoule pas,

La pluie de tes yeux jamais ne reviendra.


De tes paupières noires, tu creuses en moi,

Tel un geôlier du soir qui capture la lune d'autrefois

Qui tapisse mes sentiments, je me sens quelque peu perdu

Entre la mondialisation et le printemps, l'hiver sur ta peau nue.


Des chiffres négatifs, de l'INSEE dans mes pensées.

Le seul, unique positif, neutron d'une bombe dégoupillée.

Écartelé vif dans ce monde aux mille chemins,

Les lumières fugitives comme tes yeux satins.

Tes yeux satins tellement abîmés par l'eau,

Cette pluie... tes paupières sont des tombeaux...


Ô mon amour nous n'avons que trop pleuré,

Que j'ai un puit dans mon âme désormais.

Ô mon amour aux yeux satins,

Pour nous deux, je m'en irai demain.


Vieux et Pieux

Je te sens devenir vieille,

Je me sens devenir vieux.

Je nous sens devenir pieux

À espérer le ciel.


Et nos rêves fatigués

Se rident d'antan,

De ces années passées

Qui s'effacent doucement.

Par-delà le rivage [Poésie]Where stories live. Discover now