La Rose et le Prince [Terminée]

7 : Réconciliation

Pdv Rose :

En rentrant au manoir, Albert m'a soigné. Il m'a appliqué de la crème sur les bras et ma lèvre inférieure enflée. Ma robe comportait des déchirures. Je ne cessais de m'excuser auprès d'Albert pour avoir abimé la robe. Mais au lieu de ça, il m'a dit :

- Ta vie est plus importante que cette robe.

Ça m'a fait rougir sur le coup. Albert est toujours mielleux dans ses paroles. N'importe qui pourrait craquer rien qu'à son charme. Mais je ne fie pas aux apparences.

J'étais dans ma chambre quand Albert s'est proposé de rester une partie de la nuit avec moi.

- Tu dois être traumatisée, prétend ce dernier, assis sur une chaise à côté de mon lit, je vais demander à Louis de t'apporter une tisane, se lève-t-il.

- J'ai failli mourir des mains de ce noble, pensais-je à voix haute.

Je retiens l'attention d'Albert. De dos, je ne savais quelle était sa véritable réaction. Était-il souriant ? méfiant ? méprisant ?

Il se retourne, d'un regard compatissant :

- Tu as réussi la mission que William t'a confié.

- C...comment ça ?

- Je ne peux pas tout te dire, mais tu as repéré une affaire douteuse dans Londres et tu t'es précipitée pour aller récupérer cette jeune femme. C'était ce que souhaitais William, rien plus.

Je ne comprenais rien à rien. Je ne devrais plus chercher à force. Je me concentre uniquement sur le corps du duc et notre bataille. Albert revient au bout de quelques minutes avec Louis. Le cadet me regardait convenablement, contrairement au tout début.

- Tu n'as pas trop mal ? me demande Louis en me laissant la tasse sur la table de chevet.

Louis qui s'inquiète pour moi, il manquerait plus qu'il neige ! Je réponds d'un non de la tête, et je le remercie, puis il s'en va sans demander son reste.
J'ai saisis la tasse de thé, encore sous état de choc. J'ai bu une gorgée. Louis fait vraiment un bon cuisinier.

- Rose, m'interpelle Albert, je vais te laisser dormir, si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis dans la chambre d'à côté. N'aie pas peur de nous solliciter.

Avant de partir, il m'a baisé la main. Quel drôle de noble...

J'ai attendu qu'il quitte la chambre pour terminer ma tasse et aller dormir.

Le lendemain, Fred et Moran n'y étaient plus. Et c'était pareil pour Albert. Décidément, dans ce manoir ils entrent et repartent aussitôt...

Louis m'a convié à aller voir William. J'ai l'impression de passer un entretien d'embauche dès que je vois le professeur Moriarty. Il dégage une aura tellement flippante, mais d'un autre côté... je me sens rassurée. Pour une raison que j'ignore.

Comme à mes habitudes, je me vets d'une robe de couleur violette aujourd'hui. Mon corset me serre et m'écrase la poitrine. J'ai une petite écharpe qui me tient chaud.

J'entre dans la salle à manger. William était dos à nous, le regard penché vers la fenêtre. À ma venue et celle de Louis, il se retourne, bienveillant.

- Enchantée Rose, j'espère que tes blessures ne te font pas trop mal, me sourit-il en s'asseyant sur son divan, en peignoir.

Ouais, c'est ça... il fait vraiment celui qui s'intéresse à moi. Cependant, j'aimerais bien savoir ce qu'il veut cette fois. J'ai réussi sa mission, mais au fond, je veux être libre. Louis me secoue de mes pensées et me convie à m'asseoir face à William. J'appréhende avant même qu'il n'ai entamé le vif du sujet.