26 : Un scandale dans l'Empire britannique (acte 4)

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PDV Rose :

Il était 22 heures lorsque je reviens enfin au manoir. La mission accomplie, je peux souffler. Enfin, façon de parler puisque pleins d'autres problèmes refont surface. Je n'ai aucune avancée sur la mort de Simon. Préoccupée par ma sœur, je ne peux faire appel à Holmes pour le moment. Mais dès lors que cette histoire prendra fin, je vengerai sa mort quoi qu'il en coûte !

J'ouvre le portail, peu sereine. À vrai dire, il me sera difficile de regarder William et Albert en face après avoir mal agi. Il est évident qu'ils n'ont cherché qu'à me protéger et que leur colère ne reflète que l'amour qu'ils éprouvent pour moi. Seulement... comment leur avouer que c'est moi qui ai planqué les bouteilles d'Albert et qui a saccagé le bureau de William ? Si ça se trouve, ils vont me frapper à coup de fouet...

Je soupire, bon tant pis, de toute façon je n'ai pas d'autre choix.

En accédant jusqu'à la porte du salon, je me faufile derrière, car ce que j'entends me fait pouffer de rire.

PDV Omniscient :

Quelques minutes avant que Rose ne revint, Albert, Louis, Moran, Fred et William s'entretenaient à propos d'Irène. Ils espéraient sincèrement que les négociations fonctionnent et qu'ils purent retirer de leurs propres mains le document " ultra secret " du Gouvernement.
Albert et William ayant organisé un bal masqué au palais de Buckingam, savaient tous les deux qu'Irène ne manquerait cette occasion pour rien au monde.

- William oniisan, tout se passe comme prévu ? s'inquiéta Louis en déposant une tasse de thé sur la table.

- Absolument, il ne reste qu'à attendre que Rose revienne. La connaissant, la lettre lui est déjà parvenue...

- À ce propos, je l'ai vue descendre dans une drôle de contrariété, fit remarquer Moran, à moitié vautré sur le canapé, j'espère pour vous que vous ne l'avez pas vexée pour ce matin ?

Louis savait que ce sujet était tangible. Il n'osa pas se prononcer, muré dans le silence. Il fit semblant de rien et servit une tasse de thé à Albert qui se situait en face de William.

- Pourquoi dis-tu cela, Moran ? tu en sais quelque chose de plus ? s'intéressa William.

- Ha ha ha ! Je dis simplement qu'une femme vexée est plus dure à résoudre qu'une enquête ! répliqua le concerné, détendu.

- Moran est un véritable cachotier, vu sa tête, il en sait plus qu'il n'en laisse transparaître ! le taquina Fred.

- Eh bien, cela est fort intéressant, se leva Albert, dans ce cas-là... tu vas pouvoir me dire où tu as mis mon vin, Moran ?

Le concerné se tendit subitement et se redressa, ahuri.

- Hein ?! mais j'en sais rien où elles sont, moi ! railla ce dernier, sur la défensive, tu les as sûrement oubliées quelque part ! fit-il l'ignorant, et puis pourquoi c'est moi que tu accuses ?

- Ce matin, il me restait encore deux bouteilles. À mon humble avis, quelqu'un les a déplacées pour me mettre de mauvaise humeur !

- Hein ?! s'écria l'ancien soldat, à moitié étouffé de rire.

- C'est étrange, puisque le seul à être resté ici toute la journée, c'est bien toi, Moran !

Moran se sent outré par la fausse accusation d'Albert, tout comme le cadet.

- Louis, l'interpella son grand-frère alors que celui-ci est déjà pétrifié sur place.

- O...o...oui ? oniisan ?

La Rose et le Prince [Terminée]Where stories live. Discover now