La Rose et le Prince [Terminée]

22 : Les deux détectives

PDV Rose :

Le soir venu, il était temps de dormir. À chaque fois que je fermais l'oeil, l'image de mes ravisseurs refaisaient surface. J'avais beau me tourner dans tous les sens, rien à faire ! Je ne trouvais pas le sommeil. Cela m'irritait profondément. Je recommençais le même schéma en boucle jusqu'à ce que je me lève. Si je faisais un petit tour dans le manoir ? J'y croiserai sûrement Louis ou William. J'avance vers ma porte et abaisse délicatement la poignée, au cas où.

Dans les couloirs, tout est sombre. Je décide de descendre les escaliers qui mènent à la salle à manger. Je connaîtrai au moins l'heure. Pas à pas, j'atterris enfin dans ce salon ou j'entends le carillon de l'horloge. Je m'en approche et j'écarquille les yeux au vu de l'heure.

- Il est déjà 4 heures du matin ! m'exclamais-je intérieurement.

Je rebrousse chemin. Sans pour autant rentrer dans ma chambre. Je me promène dans les couloirs, vu la grandeur du manoir. J'aperçois une faible lueur. Il s'agit du bureau de William. Serait-il encore debout à cette heure-ci ? Je m'en approche davantage jusqu'à me pointer devant sa porte. J'hésite à entrer. Je pourrais le déranger. Je déplace ma main au dessus de la poignée, tremblante. Ce ne serait malpoli de m'introduire dans son intimité. Seulement, je n'ai pas fermé l'oeil depuis... Il est clair que je cherche un peu de réconfort. Tant pis, qui ne tente rien n'a rien.

Sans toquer, j'abaisse lentement la poignée, j'ouvre la porte, qui grince. William est dos à moi, sur son bureau. Il se retourne. Je me sens idiote de me pétrifier sur place.

- Rose, ne reste pas là, entre donc, m'invite-t-il d'un large sourire.

J'exécute ses ordres sans discuter et je referme la porte. J'avance jusqu'à son bureau. Il se lève, déplace une chaise et m'invite à m'asseoir.

- Je...je n'arrive pas à fermer l'oeil, débutais-je la conversation, pourtant... vois-tu, j'ai sommeil.

- Ça arrive de temps en temps. Y'a-t-il quelque chose qui t'empêche de dormir ?

Cette fois, je lui avoue que mon enlèvement a fortement perturbé mon esprit et que je revois chaque image de leur visage. J'aimerais ne pas y penser mais c'est plus fort que moi.

- Je vois, finit-il par admettre, dans ce cas, reste ici jusqu'à trouver le sommeil.

- Je... William... je ne veux pas déranger. Tu as déjà du retard sur tes cours, prétendais-je dans l'embarras.

- Il est aussi important de prendre soin de ses amis, rétorque ce dernier, d'un doux regard, suivi d'un sourire angélique.

Je contemple sans bruit mon ami le professeur préparer un cours. Il inscrit des tas de formules de mathématiques dont aucune ne m'est familière. J'ai beau déchiffrer ses calculs en silence, mes neurones ne semblent pas se connecter. Au contraire, je finis par m'endormir sur la chaise...

~

Au réveil, j'ouvre difficilement mes paupières. Que... que vois-je ?! William ?!
J'écarquille les yeux. Alors que je réalise que je suis dans son lit, je m'écroule, tête première sur le sol. Ce bruit le réveille.

- Rose... que fais-tu à l'envers par terre ? tu dis bonjour au sol ?

Tout était de provocation dans sa phrase. En plus, il sourit !

- Y'a comme un malentendu, dis-je en revenant sur le lit, mais... ce n'est pas ma chambre ! William... il me faut des explications !

Vêtu dans son peignoir habituel, mon ami ôte la couverture en se raclant la gorge.