14 : Journée banale

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Pdv de Rose :

Deux jours se sont écoulés depuis l'incident sur le Noathic. Je n'ai parlé avec personne, même aux moments des repas. Comme Albert n'y était pas, ça ne me facilitait pas la tâche. Que ce soit Louis, William, Fred ou Moran, ils ne comprennent rien aux femmes. Ils ne savent pas comment m'aborder pour calmer les choses, au contraire, ils remuent le couteau dans la plaie. Mais, ce n'est pas leur faute, j'ai volontairement accepté d'être la victime d'Enders. La croisière s'est écourtée car le corps du noble avait disparu dans l'océan.

Une chose me chiffonne dans tout ça. Je comprends pas pourquoi William m'a donné ce rôle sur le Noathic. Il m'a paru bien pâle pendant le séjour. Comme une sorte d'angoisse. Je ne pourrais le confirmer, mais j'ai la nette sensation qu'il a usé de toute sa rage pour parvenir à ses fins lui-même. Ca m'a paru malsain de sa part que depuis je ressens un malaise inexplicable. Je n'arrive plus à adresser un mot à qui que ce soit. Le seul qui aurait été capable de casser cette atmosphère morose est Albert. Cependant, il est très occupé avec le MI6.

Aujourd'hui comme les autres jours, Moran et Fred étaient dans la salle à manger. De beau matin. Je les ai rejoins. Je me suis assise sans un bruit, angoissée, les poings serrés, les lèvres tremblantes. Je fixais le coin de la table dans mon pyjama rose à froufrou. Il me tenait chaud.

- Pfff... soupire Moran en s'étirant, la gonzesse va rester muette encore longtemps ?

Surprise, je sursaute. Je pensais pas qu'il oserait m'énerver d'entrée de jeu.

- La gonzesse elle a un prénom ! rétorquais-je en me tournant dans sa direction.

- C'est qui qui nous fait une gueule d'enfer depuis deux jours ? se lève-t-il ça commence à bien faire Rose, s'approche-t-il de moi en tapant ses mains sur la table.

Un sursaut m'échappe et je me pétrifie à sa vive réaction. Fred demeurait calme, presque comme s'il acquiesçait son comportement.

Louis débarque tout à coup avec du thé en main, sûrement pour son frère. Il s'étonne et pose les tasses rapidement pendant que Moran poursuit :

- C'est vrai... y'en a plus que ras le bol que tu fasses la gueule parce que madame l'a décidé, hausse-t-il le ton. Je te rappelle que tu as accepté d'aider William de ton plein gré. Alors tes caprices, tu peux te les garder pour toi ! William ne t'as pas choisi pour que tu aies un comportement d'enfant pourrie gâtée !

- Mais... tentais-je de me justifier.

- Il n'y a pas de mais qui tienne, Rose, se redresse Moran en me pointant du doigt, tu lui dois le respect, n'est-ce pas ?Il s'est démené pour t'intégrer parmi nous alors que nous étions pas d'accord. Il était fou d'inquiétude quand tu as fugué. Il t'as offert un toit et il est à tes petits soins. Dois-je te rappeler qu'il t'as sauvé la vie ou Il faut encore que je te rafraichisse la mémoire ?

- Je... heu... non...

- Moran-san, tu n'en fais pas un peu trop ? lui reproche Louis à voix basse.

- Au contraire, débarque William souriant, Moran a dissout le malaise qui régnait entre nous.

Il veut dire qu'il a encore tout calculé ? Décidément, il ne peut pas s'en empêcher. Mais ce n'est guère le moment de s'attarder sur ce genre de détails.

- Hein ? lâchais-je spontanément.

- Je viens de comprendre, se manifeste Fred, Moran-san a brisé la glace en énervant Rose.

Hein ? Parce que maintenant il faut que je sois en colère pour parler ?

- C'est exact, confirme William en me regardant, ce serait embarrassant pour chacun de nous si une personne refuse de dialoguer ou de coopérer. Je me trompe, Rose ?

La Rose et le Prince [Terminée]Where stories live. Discover now