10 : Le Noathic : partie 2

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En début d'après-midi, Albert m'a accompagné chez Eden. Son couturier spécifique. Nous sommes entrés à l'intérieur. Je me sentais déjà mieux qu'au restaurant. Le couturier connaissait déjà mes mensurations. Albert lui en avait déjà fait part auparavant.

- C'est la charmante dame dont vous m'avez tant parlé monsieur le comte Moriarty ? évoque cet homme, derrière sa caisse.

- Ça pour être charmante, elle l'est, confirme Albert en enlevant son chapeau.

Un jeune enfant silencieux travaillait avec lui. Il rangeait des vêtements sur une étagère. Pour une petite boutique, tout est bien rangé. Mon ami conversait davantage avec le couturier lorsqu'il s'est mis à parler d'essayer une robe.

- Elle est prête, confirme l'homme, la mademoiselle n'a plus qu'à la mettre.

Albert m'accompagne dans la cabine d'essayage, dos tourné à moi. Il me tend la robe fraîchement emballée dans une boîte en carton. Je la sors et le tout se déroule. Elle est tout simplement magnifique. De la couleur que j'aime. Les manches courtes roses sont bouffantes, le nœud papillon magenta fait ressortir toute la splendeur de cette robe. Sans oublier la doublure du satin. Au toucher, c'est doux et agréable. Albert a pensé à tout. Je l'enfile rapidement, et il s'est retourné pour attacher le corset dans mon dos. Cela me serrait à la fois la poitrine et mes hanches. En pivotant dans l'autre sens, Albert était en totale admiration.

- Rose... tu es magnifique, me complimente-t-il aussitôt, cependant, il nous reste un léger détail à régler pour que tu sois parfaite.

~

Les heures s'en suivent. Le comte m'a amené chez un coiffeur. Je n'y avais jamais posé les pieds avant. Mais une fois ressortie, Albert m'a baisé la main et il ne m'a pas quitté des yeux une seule seconde. Il est clair que mon chignon et mes mèches posées contre mes joues le faisait rougir. En vrai je m'imaginais surtout dans les bras de William. Je ne sais pas pourquoi Albert m'a invité à ce bal. Son costume était si luxueux qu'il ne passait pas inaperçu dans les rues.

Durant l'après-midi, nous avons visité pleins d'endroits sympas. Il avait le sourire jusqu'aux lèvres et m'a avoué que c'était plus agréable de sourire avec honnêteté plutôt que de passer son temps à mentir devant les nobles. Cela le répugnait, mais il ne semblait pas avoir de choix. Pour ses projets.

Le soir arrive à grands pas. Un fiacre nous dépose devant une salle de fête bien éclairée vu de l'extérieur. Un endroit typique pour les nobles. L'entrée est gardée par deux majordomes qui ne laissent entrer que des hauts placés. L'aîné Moriarty entrecroise son bras contre le mien. Certaines femmes se retournent, reconnaissant Albert. Elles s'avancent vers nous, complimentant le comte. Je me sentais de trop. Déjà que je ne sais pas danser, je vais en plus me taper la honte devant tous ces gens.

- Bonjour mesdemoiselles, lance Albert d'un faux sourire.

- Ho comte Moriarty ! est-ce que vous allez bien ?

- Vous aussi, vous avez reçu une invitation pour ce bal de promotion ?

Ces jeunes femmes lui posaient des tonnes de questions toutes aussi nulle les unes des autres. Elles ne peuvent pas le laisser tranquille une seconde. Et moi, je suis quoi à côté d'Albert ? une poubelle peut-être ?

Après l'altercation des femmes, nous finissons par entrer. L'ambiance était au rendez-vous. Au fond de la salle, un orchestre se tenait, les gens s'étaient déjà rassemblés et discutaient entre eux. Je serre le bras d'Albert, complètement terrorisée. Je n'aurais jamais dû accepter son invitation !

Un peu plus loin de la scène, des tables luxueuses se dressaient autour, près des gigantesques fenêtres. Il y avait aussi un étage, mais les invités se concentraient uniquement sur le hall.

La Rose et le Prince [Terminée]Where stories live. Discover now