Il courrait, courrait et courrait encore, mais ne parvenait pas à suivre le train, qu'il laissa échapper. Lorsqu'il tomba à genoux au sol, essoufflé, il éclata en sanglots.
Dans le wagon, l'adolescent pleurait en silence, assis à côté de son oncle...
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Le goût de la bière le fatiguait tellement que Nishikage posa sa canette sur la table. Ses amis jouaient au majong, et il observait calmement la partie. Il était assis à côté de Nosaka, et au fil des parties, il avait comprit que les deux meilleurs étaient Nosaka et Hiroto.
« En même temps c'est un jeu de riche, normal que vous soyez aussi forts ! Se plaignit Atsuya.
- C'est faux, et tu le sais très bien, répondit Mizukamiya, amusé. T'es juste nul Petit Atsu'.
- M'appelle pas comme ça Seiryû !
- Atsuya, je pense que tu as assez bu.
- C'est même pas vrai d'abord ! »
Et c'était reparti, les deux frères Fubuki se disputaient à nouveau. Le plus âgé ne buvait pas, mais le plus jeune se laissait totalement aller, surtout lorsqu'il finissait ses partiels. C'était toujours comme ça. En plus, le roux avait beau le nier, mais il ne tenait absolument pas l'alcool.
Hiroto éclata de rire sans se retenir, alors que Nosaka chipait la bière du brun pour la finir, tout en se retenant de rire pour ne pas s'étouffer. Nishikage ne put s'empêcher de se dire que le bleu lui aurait dit de s'étouffer sans retenue.
L'appartement d'Hiroto était très classe. À 22 ans il avait déjà un métier qui rapportait beaucoup, et sa propre maison. Nishikage soupira, en comparant son pauvre studio que ses parents aidaient à payer, même si la bourse réglait bien la moitié des frais.
Dans le grand salon se trouvait le brun, Nosaka, Hiroto, les frères Fubuki, Mizukamiya, Hikaru, Mikado et Fudô. D'autres squattaient la cuisine - il ne savait plus qui il y avait exactement - ou les chambres pour avoir accès aux consoles du gris ou à sa télé écran plat.
Sans le vouloir, il commençait à être jaloux de la réussite de son ami.
Son salon était grand et spacieux. Un large canapé noir à angle en cuir occupait une bonne partie de l'espace, et devant celui-ci se trouvait une table basse en métal noir et en verre - sur cette même table ses amis démarraient une énième partie de majong. En face, une télévision à écran plat, et en dessous un meuble où étaient rangés télécommandes, boîtes de films et brochures de magazines de mode. Pas très étonnant venant de Hiroto.
À droite il y avait une grande baie vitrée qui donnait sur un balcon, où d'autres personnes se trouvaient pour fumer - il reconnu Someoka, un ami proche des frères Fubuki.
Dans un long soupir, l'ancien gardien de but se leva et quitta ses amis pour aller dans la cuisine. Dans cette dernière se trouvaient Kazemaru et Sakuma qui semblaient parler de leurs amis qui avaient percer dans le monde du foot de ball.
« Hey, Nishikage, j'ai reçu un message d'Endou-kun, il demande si tu seras là à son prochain match, histoire de nous prendre des place VIP, lui dit Kazemaru en tapant sur son épaule.
- C'est quand ?
- Dans deux semaines je crois. Mais c'est le soir.
- Dans ce cas, tu peux lui dire que c'est bon pour moi. »
Il était content pour Endou, qui était devenu un ami plutôt proche depuis le mondial et l'équipe d'Inazuma Japon, de réussir aussi bien dans le monde du football. Avec Gôennji, il devenait une étoile montante dans ce sport. Le célèbre Endô Mamoru qui ne laisse passer aucun ballon dans ses filets.
Nishikage ouvrit alors le frigo, et observa les différentes canette à l'intérieur. Il hésitait soudainement entre un Coca et une bière. Il laissa échapper un autre soupir, et prit la bière. Il ne buvait pas souvent, seulement lors des soirées de Hiroto, alors autant se laisser aller.
Lorsqu'il revint dans le salon, Shirô était sortit sur le balcon, et son frère était torse-nu, à s'énerver au majong. Nosaka n'était pas mieux, il était pieds nus, ses chaussettes avaient disparus. Et lorsque le grand regarda plus attentivement la table basse, le jeu de majong avait disparu, pour laisser place à un Uno.
Il s'approcha de Mizukamiya, qui avait quitté le doux tapis du salon pour le canapé confortable, et ce dernier, à son air perdu, lui expliqua :
« Pendant que t'es parti, on a arrêté le majong pour jouer au Uno, et on vient de finir la deuxième partie. Le perdant retire un vêtement.
- Vous avez bien de la chance que Atsuya soit majeur cette année, laissa échapper Nishikage. »
Mais l'idée l'amusait, et après s'être assis, il demanda un jeu de carte à son tour. Il n'était pas trop mauvais à ce jeu, il n'y avait aucun risque qu'il se retrouve totalement nu. Par ailleurs, une fois en caleçon, on devait probablement quitter la table, alors il ne s'inquiétait pas trop.
Les heures défilèrent, et peu à peu, l'appartement se vida. Affalé sur le canapé, Nishikage observait le plafond. Le froid qui entrait par la fenêtre ne cessait de le faire frissonner, et même s'il était torse nu, il n'avait pas la force de remettre son t-shirt et son sweat vert sapin.
En tournant de l'œil, il vit Kazemaru et Sakuma relever Fudô, qui semblait encore plus saoul que lui. C'est vrai que les trois étaient en colocation, comme les deux bleus étaient dans la même fac. Il sentit des cheveux tomber sur son visage, et en tournant à nouveau la tête, il fit face aux yeux rubis de Haizaki.
« T'as passé toute la soirée sur le balcon, pas vrai ?
- Et j'ai fini mon paquet de clop. Toi tu t'es vachement laissé aller en revanche.
- T'es pas vraiment en position de me dire ça.
- Tu sais que je ne bois plus comme au lycée. »
Nishikage se tut, vaincu. À une certaine époque, Haizaki - avec Fudô, Hiroto et Atsushi - buvait énormément, que cela en devenait inquiétant à chaque soirée. Les trois dormaient toujours chez le gris dans ces moments là. En particulier Atsushi et Fudô qui fuguaient régulièrement de chez eux, il y a quelques années.
« Il va revenir, ne t'en fais pas. Il t'as bien promis de ne jamais t'abandonner, pas vrai ? »
Il ferma les yeux et hocha la tête. Haizaki et lui n'avaient jamais été très proches, mais depuis le collège, Haizaki s'était adouci - sûrement dû à l'influence de sa petite amie de l'époque.
Il entendit la porte claquer, et Hiroto lui dire de venir l'aider à ranger un peu. Il le fit, à contrecoeur. Seiya voulait seulement dormir.
