ET SI L'AMOUR NE SUFFIT PAS | Tome 1 - Je te protègerai | • Loki Laufeyson •

ARYA

Le Prince dormit très mal cette nuit-là. Ses rêves avaient été hantés par ce visage qui l'obsédait. Il ressentait comme un manque et la sensation d'une douloureuse épine plantée dans le coeur. Jamais le Dieu n'avait ressenti pareille émotion. Tout son être était en ébullition et suppliait de pouvoir revoir l'apparition divine qui avait séquestré son esprit.

Il était très tôt. Le soleil n'était pas encore complètement levé. La fraicheur de l'aurore s'engouffrait doucement dans les appartements du Dieu. Pourtant le Prince avait chaud. Des perles de sueur coulaient le long de son front et de son torse et son corps était parcouru de frissons. Ses poils se hérissaient sur ses bras mais Loki n'avait pas froid, loin de là. Il se réveilla en sursaut, reprenant peu à peu ses esprit dans l'obscurité de ses lieux. Il se redressa s'appuyant en arrière sur ses avants-bras et respira profondément pour reprendre sa respiration étrangement saccadée. Que lui arrivait-il ?

Il sortit du lit trainant péniblement son corps jusque dans la salle de bain et passa de l'eau sur son visage. Les souvenirs de la veille et de l'apparition de la jeune servante lui revirent en mémoire. Il n'arrivait pas à détacher ses pensées de ces yeux bleus. Il n'était pas fou. Elle l'avait regardé, autant que lui-même l'avait contemplée. Il ne pouvait pas demeurer ainsi, totalement envoutée par une jeune femme dont il ne connaissait absolument rien et qui était de surcroit une domestique, une femme qui ne serait jamais de son rang.

Cette obsession ne lui ressemblait pas. Le Prince, malgré les apparences et son statut de Dieu de la malice, était un homme raisonnable, réfléchi. Il ne fonçait jamais tête baissée. Il ressemblait beaucoup à sa mère et préférait méditer une décision avant d'agir. Il était intelligent, instruit et cultivait se dons magiques à la perfection. Il avait une maitrise totale sur ses pensées et son esprit. C'était bien la première fois qu'il se sentait défaillir de la sorte et il ne comprenait pas...

Après s'être rafraichi, le Prince retourna dans sa chambre et entreprit des exercices de méditation qui l'aidait avant chaque séance d'entrainement. Il respira et inspira dans des respirations régulières et profondes jusqu'à ce que son corps se détende et entre dans une forme de transe. Il se recentrait sur la magie qui bouillonnait à l'intérieur de son être la laissant l'envelopper et le posséder totalement jusqu'à ne faire plus qu'un avec ce pouvoir envoutant qui coulait dans ses veines. Sa température corporelle commença a redescendre et bientôt le Prince fut de nouveau parfaitement calme et apaisé.

Il prit le temps de se préparer et revêtit une chemise en lin vert avec un pantalon de cuir dans des tons kaki. Il enfila une veste assorti à manche courte. Cette tenue était plus légère que son armure d'apparat et plus confortable pour se mouvoir dans le palais. Ses cheveux comme à leur habitude retombait en cascade sur ses épaules.

Il rejoignit les appartements de sa mère qui devait l'attendre pour le petit-déjeuner. Il avait l'habitude de manger avec elle. Ils aimaient passer du temps ensemble. Elle était la personne dont il était le plus proche avec son frère Thor, bien qu'il ne partage que très peu de centre d'intérêt avec ce dernier. Loki n'avait jamais eu beaucoup d'amis. Depuis sa naissance, personne ne lui faisait vraiment confiance. Son statut de Dieu de la malice y était sans doute pour quelque chose. Dès son plus jeune âge, le Prince avait plongé dans son univers, un monde bien à lui dans lequel il se sentait en sécurité. Il avait beaucoup de mal à se confier et finalement il avait appris à apprécier la solitude de son existence. 

- Ah Loki ! Te voilà !, s'exclama la Reine Frigga lorsque son cadet passa la porte de ses appartements. Nous t'attendions pour commencer.

La souveraine se leva et vint prendre son fils dans ses bras déposant un baiser sur sa joue. Loki lui sourit avant de relever son visage pour constater que Thor était attablé à moitié avachi devant son assiette. Il patientait mais le Prince savait que son frère n'avait qu'une hâte, dévorer les aliments qui se trouvaient dans son assiette.