☆꧁ 3. AU VOLEUR

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Loki ouvrit les yeux et se sentit aussi fatigué que lorsqu'il s'était endormi. Il avait espéré qu'une sieste l'aiderait à reprendre des forces, en vain. L'idée de se coucher dans le lit miteux de l'hôtel l'avait répugné mais sa fatigue était trop grande pour ne pas succomber. À son réveil, la chambre était toujours plongée dans l'obscurité, il ne semblait pas y avoir de soleil ici. Un bras sous la tête en guise d'oreiller, Loki regarda le plafond et soupira fortement. Il se sentait perdu et terriblement seul. Mais, il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort, il avait une chance de tout recommencer et de prouver a tout le monde de quoi il était capable, il devait la saisir.

Grognant de douleur, il se releva péniblement du lit et décida de descendre pour observer la population de cette étrange planète et de pêcher quelques informations par la même occasion. Dans le hall, le gérant de l'auberge avait disparu, ce qui soulagea Loki ; il ne se sentait pas de répondre à ses questions. Il passa rapidement devant le guichet, par peur qu'il n'apparaisse de nulle part et l'accapare à nouveau, pour se diriger vers le séjour qui se trouvait en face.

La pièce était assez grande pour une si petite auberge et a sa grande surprise, il y avait de nombreux clients. Il se demanda alors à nouveau qui voudrait dormir dans cette auberge miteuse ? Il traversa lentement la pièce, observant les personnes assises sur de vieux fauteuil poussiéreux. Une cheminée abritait un feu violâtre et réchauffait la pièce. Au bout, le comptoir d'un bar. Loki alla s'y asseoir et observa encore une fois les personnes autour de lui, méfiant. Il ressentait une fois de plus, l'étrange sensation d'être épié, mais lorsqu'il observa les personnes dans la pièce, il ne remarqua rien de suspect.

— Qu'est-ce que je vous sers ?

La voix haut perchée le sortit brusquement de ses pensées. Loki se tourna pour faire face au barman. Il avait des antennes lumineuses sur la tête et ses yeux étaient jaunes, semblables à ceux d'un serpent. Pourtant, il lui offrait un grand sourire amical. Loki mit un certain temps avant de répondre, déconcerté par l'étrange personnage.

— Ce que vous avez de plus fort, finit-il par répondre.

Il n'était pas du genre à noyer ses ennuis dans l'alcool, mais cette fois, un remontant lui ferait le plus grand bien. Il ne fallut que quelques secondes au barman pour faire son choix et l'instant d'après, Loki avait un verre à la couleur étrange devant lui. Il n'osa pas demander ce que c'était, il devait éviter d'attirer l'attention et il doutait que la réponse le rassure, alors il porta le breuvage à ses lèvres et le but.

L'alcool frappa sa langue et son palais avec force et le liquide lui brûla agréablement la gorge lorsqu'il l'avala. C'était exactement ce dont il avait besoin. Alors qu'il laissait l'effet enivrant de l'alcool prendre lentement le dessus sur lui, il se détendit et fouilla dans ses poches. Discrètement, il en sortit un collier. Il s'agissait d'un souvenir de sa mère. Le collier était transmis de génération en génération et Frigga avait voulu qu'il revienne à Loki. Elle lui avait dit que la pierre émeraude lui rappelait tendrement la couleur de ses yeux. Un sourire nostalgique se dessina sur les lèvres du dieu lorsqu'il se rappela sa réponse. Il avait fait semblant d'être outré, répliquant qu'il se voyait mal le porter. Frigga avait ri à ses pitreries et lui avait assuré qu'elle lui donnait pour qu'il lui porte chance. Elle avait ajouté avec malice qu'elle espérait un jour le voir autour du cou de la jeune fille qui aurait réussi à toucher son cœur. À présent, Loki regardait l'émeraude avec déception. Le bijou ne lui avait pas porté chance, mais il avait au moins l'utilité de lui rappeler de doux souvenirs de sa mère, la seule personne qu'il regrettait réellement.

Sentant ses émotions prendre lentement le dessus sur la raison, il rangea le collier dans sa poche, but le reste de son verre cul sec et décida de sortir explorer la ville. Il descendit du tabouret sur lequel il était perché avec une grimace de douleur. Sa blessure ne s'était pas encore tout à fait refermée et les pourtours en étaient devenus rouges et encore plus douloureux. Il espérait pouvoir sortir de ce trou à rat rapidement pour trouver des soins.

DON'T LET ME FALL | 𝚕.𝚕𝚊𝚞𝚏𝚎𝚢𝚜𝚘𝚗Where stories live. Discover now