triste Paris

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l'iris opale du creux de tes yeux s'envole en poussière d'infini vagabond,
dispersant l'éperdu souvenir d'une insomnie d'irréel perforée de poison,
noyé dans l'odeur du phénol, je nage et cherche un lointain nuage dans ce bas monde,
gravité inconsciente, qui berce nos corps longés de cicatrices immondes,

même les mornes fleurs sans parfum se laissent mourir au creux de l'hiver,
semant terreur sur les sentiers de mon cœur, les bordant de rages et misères,
alors que le soir, encore tiède sur la ville, humide sur la Seine,
couche le soleil d'un désir infini, d'un échappatoire blasphème,

quand la hauteur dilate mon cœur en tulipes criardes,
sauter n'apparait plus comme embrasser les fleuves fuyards,
revenu de la douceur du soir, boire le silence ivre,
je m'y noie de douleur inlassable et mon cœur va lent vivre,

tous nos sourires me rappelle l'été,
ainsi que mon doux désespoir dissipé,
dernier souffle, j'ai sauté du pont des Arts,
triste, plongeant dans la mort mes idées noires.

oblivionWhere stories live. Discover now