pluviôse

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abasourdi dans la rosée du matin je me rassois et noie nos pleures,
dans de tremblants chagrins qui ne repoussent qu'au travers d'astringentes fleurs.
dissimulé entre la pluie et le beau temps, je t’ai vu danser ce soir,
et pour la première fois peut être ai-je su que tout ne serait pas noir.

puis, seulement dehors, infime contradiction quand tombe la pluie,
d'où règnent d'un silence quelques oiseaux alors que menace la nuit;
c'est dans l'obscurité que le soleil se lève quand je ferme les yeux,
et le temps se défile quand la fleur jaillit enfin, précieuse heureux.

à la recherche du moindre bout d’obscurité pour cloîtrer mon esprit,
puis quand finalement le soleil réfléchit nous revient comme avili,
comme cette vague de nostalgie malsaine qui te serre à la gorge,
d'un froid strident et raptus déchaînés fleuris derrière les épilobes.

tu sens comme un passé souvenir heureux que j’ai de la peinture à l’huile,
ton sourire se fige entre les lignes, enivrante térébenthine,
un paysage solitaire à explorer à la recherche de fleurs
que j'aime quand tu souris bêtement en inertie, blafarde stupeur.

le froid nous berce, ne laissant d'espace entre nous pour se sentir éteint,
sinécures dans la nuit calme, allongés pour tout toucher d'un doigt d'étain,
vient la joie de ne tendre que les bras, capable de décrocher les étoiles
on se souris, tes yeux dansent, catharsis oublié, bottes de paille.

oblivionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant