ekphrasis

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entre vallées et paysages curieux à explorer
s'esquisse en secret un corps pâle, entier, à sentir et toucher.
l'image qui m'en ressort, quand, effleuré, par des doigts d'artiste
douces obscénités qui décorent mon esprit de narcisses.

comment adorer l'infime saveur des levés de soleil,
si quand devant moi se dessine ton œuvre irrationnelle,
je ne peins ton portrait que bordé par la douceur des nuages,
cherchant jusqu'où vouloir courir au creux de cet été mirage.

des bouquets d'oxalis pourpres rongent, hantent mes yeux opales,
tapissent ma gorge de rouges souvenirs intarissables,
contre ta peau s'assèche l'océan de misères poivrées,
bentéine enivrante, odeur de printemps, menthe acidulée.

perdu dans ton regard, tombent sur ma tête ciel et corbeaux,
alors que mon cœur brûlé bat au rythme du chant des oiseaux,
lors d'un sourire pour ne pas noyer mon erratique Atlas,
surplombant ces quelques bouts de toi auxquels je me rattache.

un tableau vivant que je déshabille de mes mots savants,
soutirant aux roses des cris vernis sous le soleil levant,
puis sous mes yeux vermeils se dessinent tes courbes manuscrites,
désert de dunes sans fin, parfum d'un déjà vu anarchiste.

et tu laisses sur mon corps des traces de la couleur des fleurs,
d'où des vagues lentes lancinantes s'y bercent en douceur,
sous paris, disparaissent de ton cou nos secrets épiphytes,
puis noircissent, jusqu'à ce que mes nébuleuses se dissipent.

tu es le poème dont je veux retenir toutes les lignes,
mon croquis en noir et blanc dont le dos, et les hanches m'obstinent,
l'œuvre qui, recouverte de tissus, encre contre ma peau
ces méandres et soupirs, déraisonnable coquelicot.

oblivionWhere stories live. Discover now