Paiworld

Prologue

On dit souvent, que parfois, nous ne voyons que ce que nous voulons réellement voir. S'inventer une autre réalité qui nous convient mieux, que nous préférons, de peur d'être blesser, ou affecter. Comme une autoprotection. Comme une carapace. On se voile la face, se cache la vérité, l'évidence. Mais au final c'est un trou que l'on creuse en dessous de ses pieds. On se perd dans ce rêve créé pièce par pièce. Plus on y tarde plus il est dur d'accepter la vérité après. D'où peut-être l'expression « l'amour rend aveugle ». L'amour peut donner cette impression-là. On est focalisé sur les qualités de la personne. Notre champ de vision se rétrécit ne laissant apparaître que le meilleur. On en devient aveugle. C'est comme si le bon sens partait, pour quelques jours, ou pour toujours. C'est un océan profond. On y nage, et c'est agréable quand on y trempe d'abord ses pieds. Au bord on y voit la mer transparente et le sable fin. Plus on avance, plus on s'enfonce. On ne voit pas que la côte se fait de plus en plus loin. Et c'est lorsque les pieds ne touchent plus le sol, qu'on panique... et finit par se noyer.

Je m'appelle Jhane, 15 ans et 7 mois, et je vis en 2303 après JC. Je sais que c'est impossible, mais j'aimerai que les hommes du 21ème siècle lisent cette lettre. 300 ans se sont écoulés depuis votre existence. Le monde va mal, très mal. Il n'y a clairement aucune chance que vous lisiez ceci, mais je vais faire comme si.

Prenez soin de l'humanité. Prenez soin de la Terre. Prenez soin de vous. Mais surtout agissez. L'internet, l'informatique, les réseaux sociaux grandissent. Vous vous engouffrez dans ce monde faux. L'internet, ce monde certes incroyable, n'est pas réel. L'illusion gouverne là-bas. Tout ce que vous voyez, achetez, partagez... qu'est ce à près tout ? Les personnes sous pseudonymes avec qui vous parlez... sont-elles vraiment qui vous pensez ? Vous avez encore un monde, une planète belle et habitable. Vous avez une vie possible, avec une famille, des amis... Vivez.

Si je dis ça, c'est que là où je suis, il est déjà trop tard.

Jhane, 2303, dernier jour de l'humanité