Chapitre 5

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Cela fait une dizaine de minutes que je déambule dans le Jeu. Je n'ai encore croisé personne. Pour le moment. Ma marche est rapide mais je ne vais pas jusqu'à courir. Il faut préserver son énergie, car le Jeu peut durer longtemps, très longtemps.

432. C'est le nombre de mètres qu'il y a entre le prénommé Sam et moi. Depuis le début, aucune annonce importante n'a été faite, cela veut dire qu'aucun binôme n'a été réuni. PAI se contente juste de passer des pubs sur le dôme pour distraire le public. Celle qui passe en en ce moment, présente une agence immobilière de luxe. Elle fait défiler des résidences impeccables, bien situées... et extrêmement chères ! Mon esprit m'arrête, je dois me concentrer sur mon objectif. Mon arc pendouille à chacun de mes pas. Je n'ai pas encore eu le besoin de m'en servir pour le moment.

Je me rends compte que mes lacets sont défaits. Je les avais pourtant serrés au maximum avant de rentrer. En même temps, ce sont clairement des chaussures de bas prix trouvées dans le fin fond du dirty piece. Exaspérée, je me baisse pour les refaire. A ce moment précis, un roulement de tambour retentit dans toute l'arène. Je me relève en sursaut, tel une proie sur ses gardes. Il s'agit de l'écran central, la publicité a laissé place au visage de PAI.

« -Félicitation ! déclare-t-il de sa voix fausse et électronique. Samantha et Elliot, vous êtes la première paire assemblée ! ».

Samantha... Il me semble que c'était la fillette à côté de moi. Je ne pensais pas qu'elle serait la première à retrouver son coéquipier. Comme quoi, tout est possible ici. Ils sont désormais à la recherche des players seuls. Si je tombe sur eux, étant seule contre deux je n'aurais aucune chance de m'en sortir.

Après une vingtaine de minutes après, PAI annonce haut et fort : « C'est maintenant au tour de Joey et Célia de se rejoindre. Candidats seuls, commencés à vous inquiéter. Le duo favoris ne sera d'aucune pitié ! ».

C'est la cerise sur le gâteau, ou même la feuille d'or sur la cerise ! J'ai l'impression que plus j'avance, plus Sam et moi nous éloignons l'un de l'autre. J'essaye de contrôler mon adrénaline, mais cela devient de plus en plus compliquer. C'est maintenant deux groupes qui rodent dans le labyrinthe assoiffés de victoire, cherchant leurs cibles. Je me sens comme une proie prise au piège cherchant un échappatoire. Mais il n'y a pas d'issue possible. J'ai signé pour un Jeu sans replis possible.

Je continue de marcher, zigzaguant entre les imposants murs de pierre. PAI a rajouté une difficultés dans la partie : la température augmente progressivement. Il fait maintenant une trentaine de degrés. C'est pourquoi j'ai décidé d'enlever mon pull et de le nouer à ma taille, pour laisser apparaître mon tee-shirt gris fétiche. Seulement le masque que nous devons porter constamment garde prisonnière la chaleur. Il nous est interdit dans l'enlever, même quelques secondes pour respirer de l'air frais. Deux nouveaux groupes se sont retrouvés : Liam et Alia ainsi que celui de Frank, le colosse au masque de fer. Quant à Sam... je ne sais pas s'il tente vraiment de me retrouver. On dirait qu'il me fuit plus qu'il ne me cherche. Dès que j'arrive à réduire la distance entre nous, il part à l'opposé. Ou alors il est vraiment extrêmement bête et n'a pas compris le principe du Jeu ! J'essaye tant bien que mal de me calmer intérieurement.

Je décide de me poser quelques secondes histoires de reprendre mes esprits et me reposer. Je me laisse glisser sur les parois glaciales du labyrinthe.

Lorsque qu'un cri féminin retentit dans le calme plat de l'arène. Un cri à glacer le sang. Un cri... qui n'est pas si loin que ça. Je me lève d'un bond et commence à courir. Je cours de toute mes forces. Au loin je perçois le bruit de métal de deux armes s'entrechoquant. On dirait bien que le spectacle commence. Tout en sprintant dans les couloirs, je lance un coup d'œil à mon bracelet. Les chiffres défilent rapidement, ils ne restent pas statiques. Sam doit lui aussi courir, alerté par le cri. Un nouveau hurlement se fait entendre. Il résonne contre les parois, donnant une impression de cauchemar. Puis, le silence revint à nouveau. Un rire en suivit. Ce n'était pas le genre de rire que l'on entend après une bonne blague. Non. Celui était sadique et terrifiant. Je n'eus aucun mal à en découvrir le propriétaire, et PAI confirma mes soupçons :

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