Chapitre XXXII - Revers final

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Cela faisait presque deux heures que Hugo était parti. Léo s'était endormi sur le canapé et Inès semblait somnoler aussi dans un fauteuil. Kobbey faisait les cent pas en grignotant une barre de céréales qu'il avait prise dans leurs provisions restantes. Quant à Lolli, elle fixait son petit frère en se repassant en boucle ce qui était arrivé chez James. Elle n'arrêtait pas de se demander ce qui avait bien pu se passer dans la tête de Lisa lorsqu'elle avait envoyé le cadre dans leur direction. Dire qu'elle avait passé sa vie à penser que sa sœur était une trouillarde...

— Tu dois aller voir ton frère, dit-elle soudain en relevant la tête vers Kobbey.

— Pardon ?

Il s'arrêta et la dévisagea comme si elle était folle.

— Ma sœur n'est plus là, continua-t-elle d'une petite voix. Je ne pourrais peut-être plus jamais lui parler alors qu'il y a des millions de choses que j'aurais voulu lui dire. Pendant toute ma vie, j'ai pensé qu'elle n'était pas courageuse, et je n'ai jamais cherché à le lui cacher. Et maintenant que je me rends compte que j'avais tort, elle n'est plus là pour que je lui demande pardon. Et... tu n'imagines pas à quel point c'est douloureux.

Elle essaya de refouler les larmes qui lui montaient aux yeux et se leva pour se diriger vers l'elfe.

— Ton frère est encore là et je suis sûre qu'il y a plein de choses que tu aimerais lui dire, toi aussi. Alors, tu dois le faire.

— Hugo a dit qu'on devait rester cachés, marmonna-t-il. En plus, ton oncle a envoyé un hibou à mes parents pour les prévenir que j'étais en sécurité. Si je débarque et qu'ils apprennent que ce n'est plus le cas, ils seront furieux.

Ils sursautèrent soudain en entendant quelqu'un frapper à la porte. Inès et Léo se réveillèrent aussitôt et se mirent debout pour les rejoindre.

— Vous pensez que c'est Hugo qui revient ? demanda Inès d'une petite voix.

— Non, il ne frapperait pas comme ça, dit Lolli en secouant la tête. Léo, tu sais qui c'est ?

Son frère hocha la tête et murmura :

— La famille de Kobbey.

— Quoi ? s'exclama Lolli en échangeant un regard surpris avec son ami. C'est drôle, on parlait d'eux, justement... Comment savent-ils que nous sommes ici ?

— Votre oncle leur a sûrement dit qu'ils nous emmenaient là après. Mais il avait bien insisté sur le fait qu'ils devaient rester à l'écart...

Il s'avança vers la porte et l'ouvrit, inondant la pièce de lumière. Jusque-là, les rideaux étaient tirés dans le salon, donc ils n'avaient pas pu voir que le jour s'était levé.

— Kobbey ! s'écria soudain sa mère en se jetant sur son fils. Tu nous as fait une peur bleue ! Qu'est-ce qui t'a pris de t'enfuir comme ça ?

Elle le serrait tellement fort contre elle que Lolli hésita à intervenir, craignant que son ami finisse étouffé. Son beau-père et son demi-frère se tenaient également sur le seuil de la porte, mais ils ne lui sautèrent pas dessus comme sa mère.

— Maman, lâche-moi, gémit Kobbey en essayant de la repousser. Je vais bien, ne t'en fais pas !

— Ce James Potter nous a tout expliqué dans sa lettre, dit-elle en le relâchant enfin. Nous avons prévenu les parents de Bastian, ils sont en route aussi !

— Attends, quoi ? dit Kobbey d'un air horrifié. Non, il ne faut surtout pas qu'ils viennent ! Nous sommes censés rester cachés ici, c'est dangereux pour vous de venir !

— Tu crois vraiment que je m'en soucie ? répliqua sa mère en le poussant pour entrer dans la pièce. Mon fils est en danger, alors je reste avec lui, un point c'est tout !

Tant que tu es avec moiWhere stories live. Discover now