Chapitre 22

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Flavie

Assise dans mon canapé, téléphone en main, je me morfonds depuis des heures au point d'en avoir oublié d'allumer la lumière à la tombée de la nuit. J'ai beau essayer de passer à autre chose, je reviens sans cesse au message de Ben. Le premier depuis une semaine. Il me fait autant de mal que de bien. Je crois rêver quand un nouveau message de sa part apparaît :

Ben : Tu es chez toi ?

Flavie : Oui, pourquoi ?

Je me lève d'un bond pour allumer la lumière qui m'explose les rétines, et mets quelques secondes à retrouver mes fonctions visuelles. Un coup est frappé à ma porte, si bref que je doute d'avoir bien entendu. Je m'y dirige pour vérifier et découvre un morceau de papier qui a été glissé sous ma porte. Je souris, charmée par ce subtil rappel. Je m'accroupis pour ramasser le papier et y découvrir ce qui s'y cache :

Toc, toc, toc

Je ris bêtement et me redresse à la recherche d'un papier et d'un crayon pour lui glisser ma réponse :

Qui est là ?

S'ensuit la relation épistolaire la plus courte de l'histoire de la littérature :

Ben : Ton voisin sexy.

Flavie : Lequel ? Celui du deuxième ? ;-)

Ben : Celui qui vient de tout avouer à son meilleur ami.

Mon cœur fait une embardée dans ma poitrine. Je m'empresse de griffonner ma réponse :

Flavie : Qu'est-ce qu'il a dit ?

Ben : Qu'il était content que tu n'aies pas choisi Jimmy ;-)

Flavie : Et plus sérieusement ?

Ben : Qu'il s'en doutait et qu'il n'a rien contre.

Je médite plusieurs secondes sur son dernier message quand un autre glisse sous ma porte.

Ben : J'ai un cadeau pour toi.

Flavie : C'est quoi ?

J'entends un drôle de bruit de l'autre côté de la porte et plaque mon oreille contre le bois pour essayer de comprendre ce qui se trame. Quelques secondes plus tard, une photo polaroïd glisse jusqu'à mes pieds. Je la cache contre moi le temps que les contrastes apparaissent. Je découvre alors un portrait de Ben adossé au mur, son éternel sourire en coin m'étant tout spécialement adressé.

Je me relève et ouvre ma porte. Je le trouve assis par terre en train d'écrire sur un petit carnet à spirales en appui contre ses jambes repliées. Il redresse la tête vers moi et me sourit en retournant son calepin où j'y lis :

Je t'aime.

Mon cœur fond et je m'agenouille à côté de lui pour l'embrasser, trop heureuse de le retrouver enfin. Le déclic du polaroïd se déclenche, me faisant rire :

- Tu n'arrêteras donc jamais de me prendre en photo à l'improviste ?

- Jamais.


FIN

À deux pas de chez toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant