INCANDESCENT

CHAPITRE 32

L'air sûr de lui qu'il affichait ne me rassurait pas le moins du monde. Je connaissais assez bien Isaac maintenant pour savoir que le danger et l'adrénaline le stimulaient.

Et c'était exactement ce qui était en train de se passer.

Je fronçai les sourcils, un air suspicieux collé au visage. J'avais le mauvais pressentiment que le pire n'était pas derrière nous, mais bel et bien dans un futur relativement proche. Miguel, qui était à mes côtés, posa une main qui se voulut rassurante sur mon épaule.

—Ça va aller, Sara. On sait ce qu'on a à faire. Tout va bien se passer, j'te le promets.

Lentement, je tournai le visage dans sa direction. La lueur de bienveillance qui scintillait dans ses prunelles était sincère, j'en étais convaincue. Cependant, rien ne pouvait prédire ce qui allait se passer. Personne ne pouvait affirmer du bon déroulement de ce qu'ils avaient prévu. Combien étaient-ils ? Qui étaient réellement ces hommes ? Étaient-ils déjà ici, sur le sol argentin ? Avaient-ils des contacts ici ? Personne ne pouvait répondre avec précision à toutes ces questions.

Même pas Isaac.

—Ne fais pas de promesses quand tu n'es pas certain de pouvoir les honorer, Miguel.

Le regard qu'il me lança était emplit d'empathie, à la fois peiné et navré. Je ne le connaissais pas depuis longtemps mais il semblait être quelqu'un de droit dans ses baskets. À l'écoute et surtout, loyal. Dans un geste spontané il me prit dans ses bras. Un instant surprise par son attitude, je restai immobile mais ne tardai pas à lui rendre son étreinte réconfortante qui me faisait le plus grand bien au vu des derniers événements.

—Tout ira bien, murmura-t-il.

Les yeux fermés je me laissai bercer par ses paroles apaisantes.

J'aimerais te croire, Miguel... vraiment.

Un raclement de gorge peu innocent vint interrompre cette bulle de quiétude par laquelle je me laissai envoûter. Isaac nous observait, le visage fermé et les mains dans les poches. Son sourire en coin était quant à lui parti aux oubliettes.

—On devrait y aller, dit-il d'une voix monocorde à l'intention de Jacobs et du métisse.

Bex acquiesça d'un signe de tête avant de prendre son portefeuille qui traînait sur la table et de quitter la terrasse, Miguel sur ses talons. Tel un uppercut qui me ramena brusquement à la réalité, je clignai des yeux plusieurs fois.

—Attends une petite minute, le coupai-je en attrapant son bras. Comment ça vous devez y aller ? Aller où ?

—Un p'tit détail à régler, on n'en aura pas pour long.

—Tu vas pas me laisser seule avec grincheux !

—Grincheux ? répéta-t-il en arquant un sourcil.