CHAPITRE 39

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Un violent coup de tonnerre cingla dans mon esprit orageux

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Un violent coup de tonnerre cingla dans mon esprit orageux. Joie, délivrance, trahison, colère, exultation, interrogations.

Mais en apparence, je ne réagis pas.

Je crois que j'avais arrêté de respirer à l'instant même où Bex termina de prononcer ces quelques mots. Comment autant de sentiments contradictoires pouvaient-ils aussi bien se mélanger ? Techniquement, c'était impossible.

Et pourtant.

—Dis quelque chose.

La voix de Miguel résonna et me sortit de la torpeur silencieuse dans laquelle je m'engouffrai. Mes paupières clignèrent à plusieurs reprises comme si je venais de me reconnecter à la réalité. Je le fixai, incrédule, avant que mon regard ne se transforme en quelque chose de plus dur. Son air navré ne m'atteignait pas, ne m'atteignait plus. En cet instant précis, je le haïssais plus que de raison. Je poussai alors violemment son bras et pénétrai dans cette fichue baraque.

L'intérieur était peu éclairé malgré les deux petites fenêtres dont il disposait. C'était sombre, humide et il y faisait chaud. Très chaud. Une table en bois entourée de trois chaises me faisait face. Une bouteille sans étiquette et à moitié vide y était posée ainsi que plusieurs documents.

Prudente, j'approchai mon nez du goulot dépourvu de son bouchon.

Je grimaçai aussitôt.

Du rhum.

Mon regard dévia sur le côté, sur les papiers. Je posai mes doigts dessus et les fis glisser vers moi.

Je soupirai davantage.

Tout était écrit en espagnol et je n'y comprenais strictement rien.

Je passai les mains sur mon visage puis dans mes cheveux en faisant un tour sur moi-même. Il y avait deux portes, une à ma droite et une à ma gauche. Mon cœur s'emballa et l'adrénaline parcourut l'ensemble de mes veines car désormais, je savais.

Je savais qu'Isaac se trouvait derrière l'une d'elles.

Je fermai les yeux et pris une grande inspiration avant d'ouvrir la première.

Déception.

Ce n'était qu'une salle de bain. Je balayai aussitôt la pièce du regard et remarquai un amas de bandages et de compresses tachés de sang dans la petite poubelle près de la douche. Ma gorge se serra. Un flashback de cette épouvantable journée refit surface et ma tête se mit à tourner. Mes jambes étaient aussi frêles que du coton, j'étais en nage. Pour éviter la chute, mes deux mains s'arrimèrent à la céramique du lavabo.

Ce n'était pas le moment de flancher.

Après m'être passée de l'eau fraîche sur le visage, je croisai mon reflet dans le miroir qui me faisait face.

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