CHAPITRE 37

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𝐴𝑛𝑔𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒    

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𝐴𝑛𝑔𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒    

Les battements lourds et effrénés de mon cœur étaient si violents qu'ils résonnaient jusqu'à dans mes tempes. Ma gorge était sèche, mon corps tout entier tremblait.

J'étais au bord d'un précipice.

Un gouffre sans fond qui ne demandait qu'à m'aspirer.

Mon regard fixait son arme, toujours pointée sur moi, puis remonta lentement jusqu'à son visage. Froid, hostile. Il demeurait impassible, déterminé et prêt à tout. Ça ne pouvait pas être réel, ça ne devait pas se passer comme ça.

Je pris une grande inspiration, me mordis l'intérieur de la joue pour apaiser la détresse qui me brulait les yeux. En vain. Une larme roula sur mon visage. La bouche entrouverte, mes lèvres l'accueillir.

—Pourquoi ? demandai-je d'une petite voix.

Pendant qu'il avançait, un ricanement qui me fit froid dans le dos lui échappa.

—Le business, fillette. Rien que le business.

Un silence évasif prit place.

J'essayai tant bien que mal de regrouper les pièces du puzzle dans ma tête, comprendre les tenants et les aboutissants. Malheureusement, j'avais beau tourner et retourner toutes ces informations, la conclusion restait la même. Le Carlos que j'avais appris à connaître, et même à apprécier, était faux. Il s'avérait être un putain de renégat.

Un traître.

Ma gorge s'assécha davantage, ma respiration était rapide. Plusieurs larmes avaient désormais rejoint la première et venaient mourir dans mon cou.

—S'il te plaît, laisse-moi partir, le suppliai-je.

Il prit un air faussement triste avant de rire à gorge déployée.

Son vrai visage était là.

Et il me terrifiait.

—À qui tu crois t'adresser, là ? Tu peux pleurer autant que tu veux, supplie-moi si ça te chante, même. Ça m'fait bander plus qu'autre chose. Guerreiro te veut vivante et moi, j'veux mon pognon !

Guerreiro ?  

𝑇𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 

Ses mots venaient de transpercer l'infime espoir auquel je tentais de me raccrocher.

Ça y est, je basculai.

Je plongeai à-pic du haut de cette falaise de désastres pour tomber dans les profondeurs noircies des abîmes, sans aucune branche à laquelle me rattraper. Je sombrai, m'asphyxiai, succombai. Mes paupières se fermèrent alors que mes doigts vinrent caresser le pendentif. Peut-être qu'inconsciemment, j'espérais qu'il puisse me sauver. Aberration. C'était impossible.

INCANDESCENT Where stories live. Discover now