CHAPITRE 38

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Les premiers rayons de soleil commençaient à s'infiltrer dans la pièce au travers des volets

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Les premiers rayons de soleil commençaient à s'infiltrer dans la pièce au travers des volets. Il ne devait pas être loin de six heures, peut-être un peu plus.

La notion du temps m'avait de toute façon échappée.

Comme depuis ce fameux jour, la nuit n'avait été que cauchemars éveillés et crises d'angoisses. Les mêmes images, les mêmes pensées, les mêmes douleurs m'avaient envahie. Sans relâche, encore et encore, jusqu'à ce que l'épuisement ne s'abatte sur mes épaules pour m'offrir un répit de quelques minutes ou une heure, voire deux, quand la chance daignait se pencher sur mon cas.

J'étais épuisée, vidée émotionnellement. Je me forçais pourtant à ne plus rien ressentir. Murée dans une coque étanche et impénétrable où toutes tentatives d'opinion, de raison et surtout, de réflexion, étaient bannies. Je ne voulais plus éprouver cette foutue souffrance qui me tordait le bide alors, je luttais contre moi-même.

J'étais assise là, sur ce lit, à fixer un point invisible, en guerre permanente avec mes démons tous plus furieux et enragés les uns que les autres.

Il commençait à faire chaud.

La moiteur de l'air collait certaines mèches de cheveux à mon front malgré la douche prise un peu plus tôt.

Je soupirai.

Encore une fois, j'avais peur d'affronter la journée qui s'annonçait. À bien y réfléchir, je crois que je préférais la nuit où le temps semblait suspendu. Où tout paraissait moins réel.

Je me saisis de la petite bouteille d'eau posée sur la table de nuit et la vidai presque d'une traite. Elle avait perdu de sa fraîcheur mais je m'en foutais. À vrai dire, rien n'avait plus vraiment d'importance. Tous mes gestes étaient devenus mécaniques, machinaux et robotisés. Je la jetai au pied du lit et fermai les yeux en passant les mains sur mon visage, lorsqu'on frappa à la porte.

Les paupières encore closes, je jurai un charabia incompréhensible entre les dents. Je ne voulais voir personne et encore moins entendre des remontrances ou pire, de la pitié. Je fis mine de ne rien avoir entendu mais les coups contre cette mince barrière réitérèrent.

—QUOI ?! criai-je agacée.

—Sara... ouvre, s'il te plaît.

Sebastian.

Je me doutais bien que c'était lui.

Chaque jour, à heure presque fixe, il tentait de renouer un dialogue et m'apportait à manger. Seulement, ce qu'il n'avait pas l'air de comprendre, c'était que mon envie de communication avait largement passé la barre en-dessous du zéro.

—Fous-moi la paix !

Je l'entendis soupirer.

—Il faut que tu manges.

INCANDESCENT Where stories live. Discover now