CHAPITRE 9

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Douteuse, je l'observai faire les cent pas au centre de la pièce dans laquelle il nous avait emmenés, partagée entre ma colère et la crainte qu'il me renvoyait

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Douteuse, je l'observai faire les cent pas au centre de la pièce dans laquelle il nous avait emmenés, partagée entre ma colère et la crainte qu'il me renvoyait. En revanche, je ne pouvais nier qu'il dégageait autre chose. Une aura hypnotique et presque fascinante. Sauvage, arrogant, présomptueux, dangereux mais aussi... beau.

Des claques, je méritais.

Dans une fureur sourde et muette, il tournait en rond, malmenant ses boucles brunes et les yeux fixant le sol. Une violente tempête semblait gronder au plus profond de lui-même, comme si une charge invisible pesait sur ses épaules.

Au bout de plusieurs minutes, il cessa enfin tout mouvement en poussant un long soupir. Il s'arrêta face à l'une des fenêtres, dos à moi et mains dans les poches. Hésitante quant au comportement à adopter, mon cerveau tourna à plein régime. Puis, déterminée à obtenir des explications, je me décidai à l'interpeller.

Cette situation était grotesque et ma patience n'allait pas tarder à atteindre ses limites.

—Bon, tu m'expliques pourquoi tu m'as emmenée ici ? C'est quoi encore, un de tes trucs pour m'en mettre plein la tronche ?

Ma voix que je voulus confiante se fourvoya en légers tremblements, trahissant mon degré d'anxiété.

Dans un calme et un silence tout sauf rassurant, il se retourna. L'allure détachée, inaccessible, il s'adossa au mur et bascula légèrement sa tête en arrière contre celui-ci. Mais rien. Aucun son ne sortit de sa bouche. Il se contenta de me fixer.

Mal à l'aise, j'arquai un sourcil et croisai les bras sous ma poitrine pour paraître assurée. Piètre mensonge. Je n'en menais pas large mais ça, il n'était pas obligé de le savoir.

—Alors ? insistai-je.

Un rictus vint incurver ses lèvres.

—Tu la fermes jamais, hein ?

Je plissai le regard, sentant la pique arriver à des kilomètres. Et il ne tarda pas à me le confirmer.

—T'es une putain de casse-couilles, poursuivit-il en se décollant du mur. Faut toujours que tu la ramènes, c'est plus fort que toi !

Immobile, méfiante et mon cœur battant la chamade, je le regardai s'approcher. L'envie de lui effacer son petit air suffisant sur son visage était plus que tentante. Cependant, l'idée de vouloir rester en vie était pas mal non plus.

Donc je me tus.

—Alors... on a perdu sa langue ?

—Tu m'excuseras mais dans le genre casse-pieds t'es pas mal non plus, hein !

Un ricanement lui échappa tandis qu'il s'avançait encore. Lentement, il réduisait l'espace entre nous. Quant à moi, j'étais en train d'évaluer la distance qui me séparait de la porte au cas où le besoin urgent de devoir déguerpir d'ici devait se présenter.

INCANDESCENT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant