Chapitre 6 :

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À la fin du film, j'en mis encore un autre. Connor dormait à poings fermés, je décidais donc de lui enlever son bandage avec une grande délicatesse et de voir comment évoluait son entaille. Je vis alors que c'était clairement pire. Le sang ne coagulait pas bien et l'entaille n'était vraiment pas belle à voir. Je préparais donc le fil et l'aiguille. C'était ou ça ou il mourrait d'une infection du sang. Autant avoir une cicatrice affreuse que de finir dans une boîte enfoncée à trois mètres du sol, comme l'était mon père. Les larmes me montèrent aux yeux à la pensée de celui-ci. Cela faisait seulement deux ans qu'il nous avait quitté et j'avais toujours aussi mal, il me manquait terriblement et la douleur ne voulait pas partir.

- Ça va ? me demanda Connor d'une voix faible.
- Oui mais toi non, me forçais-je à lui dire sans lui montrer ma faiblesse. Il faut que je te recouse le bras.

Une expression de terreur passa sur son visage et je dus mobiliser toutes mes forces pour ne pas rire à nouveau. Je ne voulais pas me retrouver coller au mur même si les chances qu'il réussisse à se lever étaient très faibles, je ne voulais prendre aucun risque avec lui.

- Si je ne le fais pas, tu peux mourir, argumentais-je.
- Tu sais faire ça au moins ?
- Oui, j'ai appris.
- Tu as intérêt de bien faire alors.

Il a accepté ! Magique ! Je lui pris le bras d'un main, puis, de l'autre main, je pris l'aiguille et le fil préparé un peu avant. Je commençais alors la couture sur un corps humain. Connor souffrait assez et sa main libre tenait fermement la couverture du canapé que ses phalanges en devinrent blanches. Plusieurs fois il laisse échapper un cri de douleur et, à chaque fois, je m'arrêtais vivement et lui demandais si ça aller. Quand j'eus enfin fini, j'étais assez fier de moi. Les points étaient assez bien alignés donc la cicatrice ne serait pas trop moche comparé à ce que je pensais. Connor tourna de l'œil juste après avoir aperçu la blessure fermée sur son bras. Je poussais un soupir et nettoyais légèrement les points et l'entaille puis je refis un bandage assez serré. Je me rendis compte que Connor s'était inquiété. Il avait eu peur, et il avait eu de la compassion pour moi, sans même savoir ce que j'avais. Il n'était pas aussi méchant qu'on le prétendait. Mais ça, je le savais déjà, je pensais juste qu'il ne ressentait plus ce type d'émotions.
Je me réinstallais devant le film pour la quatrième fois et je finis de le regarder en entier. Quand je vis l'heure, au moment du générique, je me levais et partis mettre à chauffer le plat que la mère m'avait laissé. Des lasagnes maisons, elle savait que j'adorais ça. Mais en les voyant, je me rappelais à quel point mon père les aimait aussi. Un jour, on avait fait un concours lui et moi. Celui qui en mangeait le plus gagner, et il aurait même le droit de choisir le film que l'on regarderait le soir. Évidemment, il avait fait exprès de perdre. Ma mère avait beaucoup rigoler en nous voyant nous amuser comme ça. Les larmes commencèrent à ruisseler sur mes joues sans que je puisse les retenir. Il me manquait terriblement, et je n'en pouvais plus de vivre sans lui. Il n'aurait même pas du mourir. Maudit vieux de merde. Un vieux sur la route, c'était tellement dangereux. Il avait tué mon père et n'avait même pas été arrêter. Et pourquoi ? Parce que sa vue se dégradait considérablement. Ce connard s'en était sorti avec juste de l'argent à nous verser. Mais je m'en foutais, il ne pouvait pas me rendre mon père alors que c'était la seule chose que je voulais, que je désirais. Il l'avait tué et ça, jamais je ne l'oublierais.
La sonnerie du micro-onde me ramena à la réalité. Je séchais rapidement mes yeux d'un geste et je répartis le reste de lasagne dans deux assiettes. Je les déposais dans un plateau, y posais des couverts et une carafe d'eau. Nos verres étaient déjà au salon. Quand je fus dans celui-ci, je dégageais de la place sur la table basse et réveillais Connor. Il sursauta et se redressa d'un coup.

- Mon Dieu ! Calme-toi !

Il me regarda en clignant des yeux plusieurs fois. Son regard exprimait une terreur sourde. Il se souvint alors de ce qu'il faisait là et me fit un petit sourire en coin en se rasseyant confortablement dans le canapé.

-Excuse-moi, me dit-il en jetant un regard vers la télé.

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Hello ! Connor est un trouillard ! Haha ! Je me suis amusée à écrire ses réactions :3
J'espère que ce chapitre vous a plu !
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