Chapitre 11 :

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Je sortis de ma chambre en bafouillant ces derniers mots. Je vis Connor secouer légèrement la tête et rigoler. Arrivé au salon, je m'assis dans le canapé et m'étalais de tout mon long étant donné que je ne l'avais pas replié. Mon esprit était vaguement embrouillé. Connor, le type qui n'avait pas d'amis, se montrait gentil. Peut-être qu'il avait eu une vie dure et qu'il ne m'en avait jamais parler. Mais il m'avait aidé, grâce à lui je venais de surmonter le manque que mes parents créaient en moi. Il était vraiment impressionnant et plein de surprises. Il s'assit à mes côtés, dos au mur et me sourit.

- Bon, on remet le film du début ? me demanda Connor.
- Non ! m'écriais-je aussitôt.
- Ahah ! D'accord, on met quoi alors ? Je n'ai rien suivi du film et je n'ai pas non plus envie de le regarder depuis le début.

Je le regardais, une idée germait dans ma tête. Et un sourire cruel apparut sur mon visage. Il le vit et se montra assez réticent à ma superbe idée.

- Je... je ne crois pas que ce soit une bonne idée. C'est une nuit de pleine lune !

Il me montrait par la fenêtre la soit-disante "pleine lune" mais je ne vis que le soleil. Je me tournais alors vers lui, tout sourire d'ange et les yeux pétillants.

- Allez, s'il te plait, le suppliais-je.
- Je te jure que si je fais des cauchemars, je t'étripe.
- Ça marche !

Je tapais dans mes mains et je lançais le film convenu, un film d'horreur et de préférence "The Grudge" : un des pires films d'horreurs qui puissent exister. Et un de mes préférés aussi. Connor se blottit comme un enfant sous les couvertures que j'avais ramené pour ne pas avoir froid. À chaque fois qu'une personne hurlait dans le film, il faisait pareil et j'explosais de rire un nombre incalculable de fois devant sa terreur. C'était tellement amusant de voir cette brute avoir peur alors que d'habitude, c'était lui qui faisait peur aux plus jeunes. Ça me faisait bizarre de pouvoir voir que au final, c'était quelqu'un de vraiment sentimental et qu'il n'était pas entièrement ce qu'il voulait faire paraître. Je souris à cette pensée puis je me concentrais sur le film. La fin était bientôt proche et le suspense, qui ne l'était plus après avoir vu le film entre dix et quinze fois, était insoutenable pour moi comme pour Connor. Ce moment me faisait toujours peur même si je savais ce qu'il se passait et je me doutais fortement que Connor allait hurler à s'en arracher les cordes vocales. Quand il se produisit enfin, je hurlais alors en même temps que Connor qui, lui, s'accrocha à mon bras de sa main. Évidemment, comme je fis de même, il tomba à la renverse et je finis à califourchon sur lui. Quand nos regards se croisèrent, mes jours s'enflammèrent d'une chaleur inconnue et je sentis mon cœur s'accélérer. Mes jambes étaient positionnées chacune d'un côté de sa taille et mon bassin prenait appui sur le sien pour que je ne bascule pas sur lui. Je l'entendis hoqueter de surprise. Il plaça alors ses mains sur mes hanches instinctivement et je les sentis faire des petits cercles ce qui brûla ma peau de la même chaleur que celle de mes joues. Je plaçais mes mains de sorte qu'elles se retrouvent chacune d'un côté de son visage. J'avais chaud, très chaud mais j'étais tellement bien contre lui, dans cette position, si bizarre soit-elle. Son regard était désireux et il détaillait chaque partie de mon visage, je le sentais. Je rapprochais lentement mon visage du sien, ses lèvres m'attirait beaucoup. Elles me donnaient envie de les embrasser jusqu'à plus soif, de les mordre et de les manger. Je le voyais rougir lentement et je me doutais que j'étais déjà rouge comme une pivoine. Mon cœur battait à cent à l'heure et mon respiration était saccadé. Le regard de Connor ne quittait pas le mien. Ses mains sur mes hanches se resserrèrent et il les remonta jusqu'à mon cou. Il agrippa ce dernier de ses deux mains et murmura mon prénom délicieusement.
Mais au lieu de m'encourager, ça me stoppa net et je me décalais d'un coup de son visage et descendis de son corps. Je l'entendais reprendre sa respiration alors que je faisais de même. J'étais troublé mais je ne laissais rien paraître et fis comme si rien ne s'était passé en tentant de me concentrer à nouveau sur le film, enfin sur le générique. Mais qu'est ce qui m'avait pris ? Mon corps s'était senti tout chose et mon cœur s'était emballé d'une façon anormalement et comme jamais il ne l'avait fait. Ça avait été spécial. Est ce que Connor avait ressenti la même chose ? Ça m'étonnerait. Il n'était pas comme ça.
Mais une part de moi avait envie d'y croire.

Alors, c'est oui ? ✯Where stories live. Discover now