Chapitre 18

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Vendredi 22 juillet, 14h00, Voiture de Sara

Je bredouillais quelques paroles incompréhensibles, trop prise de court pour pouvoir répondre quoi que ce soit. Que Jonathan ai un crush sur Sara, c'était une chose - une chose que je ne pouvais que comprendre, d'ailleurs. Mais qu'il sache que c'était également mon cas en était une toute autre. Que pouvait-il faire de cette information? Lui dire? Probablement pas, mais... s'il en venait à me considérer comme une rivale... non, c'était stupide. Nous n'étions rivaux en absolument rien, Sara était en couple et bien casée, j'étais en train de vriller pour rien. Mais pourquoi me le dire, alors? Et s'il l'avait deviné aussi facilement, qu'en était-il de Sara elle même? Voir de Jelila? C'était peut être pour ça qu'elle avait été aussi violente... Quoi qu'il en soit...

-J-je ne... je ne crush pas sur Sara. Mentis-je. 

-A d'autres, Lili. Tu la dévores littéralement des yeux tout le temps.

-P-parce qu'elle est cool, ok? J'ai pas le droit de l'admirer? 

-Arrête un peu ton char, Lili. Ça n'a rien de grave.

-Ça n'a rien de grave parce que ce n'est pas vrai. Bougonnai-je. 

Je préférai encore m'enfoncer dans un mensonge que de risquer de voir quelqu'un au courant... surtout quelqu'un d'aussi proche de Sara que Jonathan... et qui avait lui aussi des sentiments pour elle. Bordel, dans quoi m'étais-je encore fourrée, au juste... pourquoi rien ne pouvait-être simple?

-C'est dommage. Déclara finalement Jonathan, d'un air amusé. Si tu avais vraiment eu un faible pour elle, je t'aurai soutenue. 

J'eu un rire quelque peu cynique.

-Me soutenir dans quoi? Dans un énième amour à sens unique? J'ai déjà assez donné, merci.

Ça, ce n'était pas totalement faux.

-Et puis, repris-je, c'est bizarre de dire ça alors qu'elle est heureuse avec Jelila.

-Heureuse, heureuse... c'est une façon de voir les choses. 

Je le fixai cette fois-ci avec une sincère surprise, et un peu d'appréhension. Qu'est ce que ça voulait dire, ça? 

-Me regarde pas comme ça. Soupira-t-il. Je suis juste... je connais Sara depuis un moment, ok? Et je pense que cette relation n'est pas des plus... épanouissante pour elle. 

-Mais... c'est ses affaires, nan? Hasardai-je. 

-Ouais... c'est sa vie, évidemment que je ne vais pas me mêler de son couple. Soupira-t-il. Surtout vu que je ne suis pas la personne la plus neutre vis à vis de la question... 

S'il avait vraiment des sentiments pour elle, c'était le moins qu'on puisse dire. 

-Je ne suis juste pas le plus grand fan de Jelila. Conclut-il. 

Sur ce point, je pouvais le comprendre. Jalousie mise à part... même si la jalousie devait beaucoup jouer quand même... je ne pouvais pas me prétendre grande fan de Jelila non plus, quand bien même je ne pouvais clairement pas le dire à voix haute. Elle m'avait accueillie malgré ses réticences, j'avais cuisiné avec elle, discuté, partagé des choses durant ces soirées séries et films. C'était une fille... cool, dans l'ensemble. Jusqu'à ce que je m'approche un peu trop de Sara à son tour. Malgré les excuses et la dernière semaine passée sans encombre, difficile d'oublier ou de pardonner les horreurs qu'elle avait sortie à Sara à mon sujet sur le coup de la colère. Et le pire, c'est que Sara avait l'air de dire que ce n'était pas rare. Avec deux caractères aussi aiguisés que ceux de Jelila et Sara, c'était évident qu'il devait souvent y avoir de l'électricité dans l'air dans leur appartement, et c'était quelque chose qui ne me plaisait vraiment pas. Mais bon... j'étais amoureuse de la belle docteure... alors, difficile de pouvoir me faire un avis objectif sur Jelila. 

Allo docteure?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant