Chapitre 35 - Quand l'inconnu effraie

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Nathanaël

Quand des parents décident de se séparer et d'aller vivre avec une autre personne qui a des gosses du même âge que le leur, ils devraient savoir que si ces derniers n'ont pas de liens de sang, c'est très risqué de les laisser tous les soirs et toutes les nuits rien que tous les deux.

Des choses peuvent se produire, des rapprochements insoupçonnés comme ce qui est en train de se passer en ce moment même avec ma charmante demi-sœur.

Et pourtant Léonie est très éloignée du style de fille que je fréquentais à New-York. Elles étaient plus du genre comme Aurélia. C'est sûrement pour ça qu'elle me semble comme la plus douce des addictions.

Je suis affalé le long du canapé et à un moment je ne saurais dire lequel franchement, Léonie s'est retrouvée lovée contre moi. Est-ce elle ou bien moi qui a commencé ? Aucune idée mais j'ai un mal fou à garder mes distances. En fait, je ne veux pas garder mes distances avec elle. J'ai ce besoin perpétuel presque un réflexe de la toucher dès que j'en ai l'occasion.

Et savoir qu'en prime, je ne lui reste pas indifférent vu comment sa peau fourmille sous mon passage m'emplie d'une satisfaction purement masculine et clairement débile mais passons. Je vous rassure, je ne suis pas un homme des cavernes mais ce n'est pas pour autant que je ne serais pas sa garde rapprochée.

Très rapprochée.

Corps à corps.

Bordel, Naël, ferme là avec toi-même, tu divagues.

– T'as dit quelque chose ?

Seigneur, ne me dites pas que je mets à parler à voix haute sans même m'en rendre compte ?

Je baisse les yeux dans les prunelles aux mille et une nuances de bleus et de gris mêlées de Léonie. Elle ne fait rien de spécial, voire même rien du tout, bon sang et pourtant, je bande depuis que nous avons déménagé sur ce foutu canapé. Et je redouble de ressources pour qu'elle évite de le découvrir et qu'on évite ainsi ces nombreux moments gênants qui nous sont déjà arrivés dans de purs accidents.

J'ai beau être un mec et donc je bande comme je le lui ai dit, ce n'est pas pour autant que je peux me reposer sur cette justification de la Nature.

Surtout que je dois vraiment être un obsédé parce qu'elle ne fait rien pour m'exciter mais il suffit qu'elle soit là tout simplement pour que je perde le contrôle des réactions physiques de mon corps.

Elle me rend incontrôlable et imprévisible et bordel, j'ai horreur de ça. Cependant, ça ne m'empêche pas de rester proche d'elle alors faut croire que je dois avoir un côté maso insoupçonné.

– Nathanaël ?

Espèce de cœur à la con, peux-tu arrêter de nous ridiculiser davantage en loupant un battement à chaque fois qu'elle nous appelle ? Merci !

– Ouais ?

Surtout, mec, sois le plus naturel et nonchalant possible.

Sauf que je crois que c'est un échec total car ses sourcils blonds se froncent et ses yeux essaient de m'étudier comme si j'étais devenue un formidable et mystérieux sujet de science à décortiquer et à comprendre.

Je me retiens de grogner comme un putain d'ours qui sortirait de son hibernation deux mois à l'avance.

– Je te demandais si tu avais dit quelque chose, dit enfin Léonie auquel je secoue la tête.

– Nah, j'ai rien dit, Picasso. Tu te mets à entendre des voix, maintenant ?

De mieux en mieux. Comme si elle n'avait déjà pas assez de problème avec elle-même, tu te mets à la traiter subtilement de cinglée...

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Where stories live. Discover now