Chapitre 58 - Absence

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TW : Mutilation, suicide !


Léonie

Tout autour de moi est enveloppé dans un nuage de fumée. Les gens continuent de vivre tandis que moi, une fois de plus je me retrouve hors du temps. Figée.

Je savais que c'était une mauvaise idée de tout avouer. Je n'ai pas réfléchi sur ce coup. Je voulais juste en finir le plus vite possible et j'ai appelé mon père. Mais un seul coup de traître apparemment n'était pas assez étant donné qu'il vient de m'en faire un second.

HP... Ces deux lettres tournent et tournent dans tous les sens dans ma tête. A présent, j'ai la trouille. Je suis complètement terrifié de finir entre ces murs et de ne plus jamais revoir la lumière du jour. Rien que d'y penser, je sens à nouveau des larmes de peur se former et je n'ai même pas la force de refluer le raz-de-marée. Depuis qu'il m'a envoyé ce billet d'avion pour que je rentre après demain, mes émotions ne cessent pas de déborder et je n'arrête pas de pleurer. Ma vie devient un véritable cauchemar.

Oh, je n'aie bien sûr aucun doute que si les gens de Boston High l'apprenait, ils en seraient ravis et Aurélia recevrait sûrement une prime pour avoir réussi à me faire interner.

L'albinos va finir en HP, les gars. Profitez de votre joie tandis que je serai en train de crever entre ces murs. Parce que c'est ce qui va se produire si je me retrouve là-bas. Je vais craquer dix fois plus et je serai pire qu'avant.

Mon père me crois cinglée... Et dire que j'avais espéré beaucoup d'espoirs pour qu'il comprenne... J'ai l'impression qu'on a changé l'homme pour qui j'étais la prunelle de ses yeux. Jamais cet homme là aurait envoyé sa fille en HP.

Maintenant, mon tout dernier espoir et il n'est pas énorme, se retrouve en ma mère. Si elle se range à son avis, je n'aurai plus aucune chance d'y échapper et ils signeront tous ma perte.

Et voilà, je pleure à nouveau. Je ne fais sais faire que ça désormais et autant dire que des larmes versées ne changeront rien sur la destination du sort qu'on me réserve.

– Elle pleure...

Je crois reconnaître la voix de Kaylee mais je n'en suis pas sûre. J'ignore même comment nous sommes arrivés jusqu'à chez elle, tellement je suis déconnectée de tout ce qui se passe autour de moi.

– Picasso...

Cette fois, je n'aie aucun doute sur la voix de Nathanaël mais même lui, je ne réagis pas. Pour quoi faire de toute façon ? Tout est foutu. Ma vie entière vient de se terminer en même pas quelques minutes. Ils ont beau avoir les plus belles et foutues intentions du monde, ils ne sont que des gosses comme moi et n'ont aucun poids sur la balance du jugement qu'on me réserve.

– On est en train de la perdre, elle n'a pas ouvert la bouche depuis que vous êtes ici.

Cette remarque vient de Shiro et il n'a pas tort. Ils sont en train de me perdre parce que je n'aurai plus aucune importance quand je serai en HP. Ils m'oublieront tout aussi vite que je suis apparue momentanément dans leurs vies et continueront de vivre sans se soucier de moi.

Parce qu'à un moment ou un autre, je finis toujours pas me retrouver seule.

– Hé, Léonie où est-ce que tu vas ? m'interpelle Naël.

Je ne me suis pas rendu compte que j'étais en train de partir mais je ne m'arrête pas pour autant. J'ai besoin d'être seule comme ça, ce sera moins difficile quand demain, je quitterai Chicago. J'ouvre la porte de la maison de Kaylee puis disparaît dehors. Je monte dans le premier bus que je trouve et je me laisse emporter, sans laisser le temps à qui que ce soit de me rattraper.

***

J'effleure du bout des doigts le dessin que j'avais fait pendant ma fuite temporaire. Je m'étais dessiné et maintenant, ce bout d'espoir tagué sur cette taule me paraît dérisoire. Je contemple cette fille qui semble si heureuse avec ses cheveux qui volent et sa tête renversée en arrière, laissant la neige lui tomber dessus. Ce sourire qui étire ses lèvres dans un bonheur qui ne fait que de me complaire dans la noirceur qui revient m'enfermer entre ses griffes, me coupant du reste du monde. Mes larmes coulent à flots, floutant davantage le tableau devant moi et je baisse les yeux sur ma main que j'ouvre. Je ne sais comment, une lame de rasoir s'est retrouvé à l'intérieur de ma paume et je peux entendre sa voix qui m'appelle et me chuchote que je peux mettre fin à tout ça.

Eviter d'aller en HP.

J'ai juste à couper au bon endroit pour que je disparaisse définitivement de ce monde et sorte du cauchemar qu'est devenue ma vie.

Le seul moment de bonheur qui pourrait me manquer ce sont tous ceux que j'ai passé avec Nathanaël. Mais ce sont bien les seuls. Et puis, il en connaîtra d'autres des filles voire même des femmes et m'oubliera facilement. Je lui souhaite le bonheur et de passer à autre chose, sans s'attarder sur ma disparition de la surface de la terre.

Je jette un dernier regard sur cette fille emplie d'un bonheur que j'envierai toujours et prie pour le connaitre enfin dans l'au-delà.

Si à toutes mes autres tentatives, j'ai été lâche en allant jamais jusqu'à qu'à la fin, cette fois quand je fais glisser la lame sur l'intérieur de mon poignet, je vais jusqu'au bout. Je ne sens même pas la douleur tellement celle qui a dans mon cœur est plus douloureuse que tout. Je me taille le second poignet plusieurs fois d'affilés et laisse le sang s'échapper de mon corps en gouttant sur le béton.

Personne ne me trouvera ici ou alors quand ils arriveront à l'entrepôt, il sera déjà trop tard. La vie aura quittée mon corps et je serai enfin libre.

Les minutes s'écoulent en même temps que le sol sous mes pieds forment des mini gouttes mais c'est pas assez rapide. Alors je récupère ce que je garde toujours sur moi.

Des plaques et des plaques de médicaments.

Je les avale tous jusqu'au dernier et j'ai l'impression de commencer à avoir des hallucinations car j'entends la voix de Nathanaël mais c'est Matthew que je vois... Avant de m'effondrer par terre, me laissant plonger dans l'inconscience que j'attendais tant. Mon cœur ralentit de plus en plus...

Jusqu'à s'arrêter définitivement.

Je crois que mon âme soupire de soulagement. 

🤍🤍🤍🤍

Mille excuse pour ça !!! Je vous rassure, j'étais en train de l'écrire en pleurant donc...

Mais faut comprendre le choix de Léonie qui est complètement piégée et qui se sent plus seule que jamais. Elle qui désespérait tant que à ce qu'on la comprenne, on veut l'envoyer en HP...

À votre avis, a-t-elle vraiment eu des hallucinations ou bien elle a entendu Naël et vu Matthew ?
N'oubliez pas de voter !

À très vite pour la suite !

Xoxo 🦋

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