Chapitre 59 - Coma

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Nathanaël

J'ai l'impression d'avoir été plongé dans un cauchemar alors que les sirènes des urgences résonnent jusqu'à parvenir jusqu'à nous.

Je fixe le corps sans vie de Léonie dans les bras de mon père avec la sensation qu'on est en train de m'arracher le cœur à mains nues. Je suis figé. Pétrifié. Ne voulant pas croire à ce que j'ai devant les yeux.

Elle est morte... ? Putain, Picasso, je t'interdis de quitter ce monde !

Amorphe, anesthésié, j'observe comme si j'étais hors de mon corps, Matthew déposait Léonie sur le brancard et les infirmiers se précipitaient autour d'elle. Massage cardiaque, branchement et piqure en train de lui administrer je ne sais quoi. J'entends le brouhaha parvenir à mes oreilles sans en comprendre pourtant un seul mot.

Non, tout ce que je peux discerner, c'est qu'elle ne tressaille plus dès qu'on la touche. Que ses magnifiques cheveux blancs ne se promènent plus dans son dos et m'ont l'air dépourvu de luminosité. Son teint a considérablement pâli, signe non trompeur que la mort s'empare déjà de son âme et ne va laisser qu'un corps vide de toute vie et d'émotions.

Une sublime flamme ardente qui est en train de s'éteindre. Cette option me terrifie et comme un électrochoc, je me précipite vers le brancard.

– Putain Picasso, je t'interdis de quitter ce monde, bordel ! De me quitter !

– Nathanaël, m'interpelle mon père mais je l'entends à peine.

Ce que je vois, c'est une Léonie sans répondant et ça m'angoisse putain. Elle est figée comme une poupée de cire dépourvu de la moindre vie. Ses yeux restent désespérément fermés tandis que je sens les miens s'humidifier avant que les larmes ne coulent sur mes joues. Mais rien à foutre. Léonie n'est plus en vie et je refuse d'accepter ça. Alors je me tourne comme un fou furieux et chope le premier infirmier que je croise par le col :

– Sauvez là, putain ! Ne la laisser pas mourir ! Je vous l'interdis !

Je suis ramené en arrière ce qui me fait relâcher la pression que j'avais sur le type qui me fixe avec un regard de pitié que j'ai envie d'arracher de son visage pour le lacérer en suivant.

– Naël, si tu ne les lâches pas, ils ne pourront jamais l'amener et la sauver ! Alors calme toi bon sang ! Vous pouvez y aller, lance-t-il aux infirmiers qui montent le brancard dans l'ambulance.

– Je viens, je déclare mais je suis aussitôt freiné :

– Vous êtes un membre de sa famille ?

– Je suis son copain, putain !

– Il est aussi son demi-frère, ajoute mon père dans un soupir.

– Et vous, vous êtes ?

– Le beau-père de Léonie, ment alors Matthew où j'écarquille les yeux comme un abruti.

Alors ça, je lui revaudrai putain.

– Très bien, montez.

Je ne me fais pas prier et monte comme une furie dans cette putain d'ambulance et mon père en suivant.

Moins d'une minute plus tard, le véhicule décolle sur les chapeaux de roues nous amenant vers l'hosto le plus proche.

Pendant le trajet, il ne cesse pas de s'occuper de Léonie alors que je suis en train de maudire le monde entier de l'avoir conduite au suicide. Putain de merde !

– T'as prévenu maman et Gaëlle ? je demande à Matthew en capturant la main qui devient de plus en plus froide de Léo dans la mienne.

– Elles sont en route...

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Where stories live. Discover now