Chapitre 52 - Le défi de Décembre

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Léonie

Avant d'avoir eu le temps de dire ouf, le dernier mois de l'année vient de débarquer à la vitesse de la lumière. Et je n'étais pas prête bon sang !

Je m'étais lancé un défi à moi-même ; en ce nouveau et dernier mois, j'avais prévu de laisser mes cheveux au naturel. Sauf qu'à présent que je me retrouve dans cette salle de bain, devant ce miroir qui ne fait que de me renvoyer mon reflet pétrifié, je perds tout le courage que j'avais réussi à conserver.

Mes cheveux bleu pâle me nargue dans la glace et je ne suis plus si certaine qu'affronter la véritable blancheur immaculée de ma crinière soit une si bonne idée...

Des tocs contre la porte me ramène à la réalité et à la voix de Nathanaël qui me parle à travers le battant :

– T'es tombé dans la baignoire ou quoi ? Ca fait presque une heure que t'es enfermé là-dedans, Picasso !

Pour une fois, il n'exagère en rien parce que ça fait bien un petit moment que je suis ici.

– Euh... N- Non non, tout va bien... ! je bafouille misérablement.

Autant essayer de convaincre un chat et je crois même que le petit félin n'y verrait pas que du feu. En tout cas, ce n'est pas le cas de Nathanaël qui est tout à coup silencieux avant que je n'entende, parce que je me suis collée contre la porte :

– Léo, ça va... ?

J'ouvre la bouche mais rien ne sort. Sûrement parce que je dirai un piteux mensonge.

Je pousse un profond soupir en appuyant le front contre la surface de bois qui me sépare de Naël de l'autre côté.

– Comment fait-on pour accepter une partie de soi qui nous a tant brisée... ? je m'entends prononcer.

Silence.

Une seconde.

Deux secondes.

Trois secondes.

Quatre sec-

– Laisse moi entrer, Léonie...

J'écarquille les yeux à sa demande, horrifiée.

– N- Non ! je réponds précipitamment.

– Léo, soupire Nathanaël contre la porte de la salle de bain. J'ai déjà vu tous tes pires côtés. J'ai même assisté à une de tes crises, rien ne fera davantage reculer. Encore moins des cheveux blancs.

Mon cœur loupe un battement dans sa course effrénée et désordonnée.

Je secoue la tête, obstinée mais surtout terrifiée.

– Non, tu ne peux pas voir ça !

– Je les ai déjà vu, Picasso, me pétrifie sa voix.

Et alors que je me demande comment il pourrait les avoir vu, il poursuit :

– Je les ai vu dans mes rêves, merde, je les ai même fantasmé, Léo !

Je me recule de la porte comme sonnée par un uppercut imaginaire.

Comment ? Comment peut-il fantasmer sur une horreur pareille ?

– T'- T'es fou... je lance en secouant la tête avec virulence.

– Ouais, je suis fou, raide dingue de toi, Picasso mais t'as du finir par le comprendre, non ?

Non. Et mes jambes qui me lâchent et qui me font atterrir sur les genoux sur le sol en témoignent. J'entends les battements sourds du sang qui bat furieusement à mes tempes, la mélodie chaotique que joue mon cœur et une galopée de frissons m'envahissent le corps.

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Where stories live. Discover now