Chapitre 4

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Peter passa le reste de la soirée à patrouiller comme il l'avait fait le matin même. Il ne se balançait pas grâce à ses toiles, même s'il ne ressentait aucune douleur dans son épaule. Elle était sûrement déjà guérie. Mais sauter de toits en toits était une sorte d'amusement pour lui. Il avait besoin de bouger, pas de rester enfermé dans sa chambre ou dans le petit appartement qu'il partageait avec sa tante. Tante qui était actuellement en service de nuit à l'hôpital. Peter s'assit sur le toit d'un immeuble, balançant ses jambes au dessus du vide. New York était calme. Plus calme que d'habitude, comme si tous les malfrats avaient décidé de quitter les rues pour rester chez eux. 

Peter regardait la rue, en contrebas, où des voitures allaient et venaient. Les gens vagabondaient, des ados sortaient des magasins avec des sacs de shopping, des vieilles femmes regagnaient leurs appartements respectifs qui se trouvaient dans la rue avec leurs sacs de courses. Une en particulier semblait en difficulté avec un de ses sacs qui semblait trop lourd pour qu'elle puisse le porter toute seule. Peter, ou plutôt Spiderman, intervint alors et atterrit aux côtés de la vieille femme. 

- Bonjour madame, avez-vous besoin d'aide ? 

- Oh Spider boy, oui mon petit j'aimerai bien un peu d'aide si tu le veux bien. 

L'araignée aurait bien voulu dire à la vieille femme qu'il ne s'appelait pas Spider boy, et qu'il n'était pas petit, mais il se retint, par pur respect pour cette dame qui semblait si gentille. Il prit ses sacs de courses, qui répondaient au nombre de quatre et laissa la dame prendre l'ascenseur tandis qu'il prenait les escaliers, étant donné qu'il n'y avait pas beaucoup de places dans l'ascenseur. La dame lui avait au préalable indiqué l'étage où elle résidait, et c'est ainsi qu'il monta jusqu'au quatrième étage. La dame sortit en même temps que lui de l'ascenseur alors que lui sortait de la cage d'escaliers. Elle lui fit un grand sourire chaleureux quand il se retrouva à ses côtés et elle partit ouvrir la porte, sortant ses clés de la poche de son grand manteau beige. Elle ouvrit la porte, puis laissa passer le jeune homme, qui fut submergé par l'odeur de naphtaline et de lessive. L'appartement était vieux, ça se voyait. La vieille dame le laissa entrer et le guida jusque dans la cuisine où il posa les courses. Alors que la femme allait commencer à ranger, Peter la stoppa d'un geste de la main, et lui fit un sourire chaleureux.

- Laissez, je vais ranger pour vous. 

La dame ne protesta pas et hocha la tête, s'asseyant sur une des chaises qui accompagnait la table dans la cuisine. Elle le guida quand il hésitait à ranger une boîte de céréales dans ses placards. Après avoir tout rangé, le jeune homme aida la femme à se mettre dans son canapé. Elle avait l'air fragile, et surtout, de vivre seule. Alors qu'il allait partir, après avoir dit au revoir à la dame, son œil fut attiré par des cadres photos qui occupaient une vieille commode à côté de la porte. Dessus, il y avait des photos d'enfants, des vieilles et des nouvelles, ainsi qu'une ancienne photo qui attira Peter plus que les autres. Dessus, on pouvait voir une jeune femme avec des cheveux châtains attachés en une longue tresse qui lui tombait sur le côté, un grand sourire aux lèvres. A ses côtés, il y avait un grand homme aux cheveux noirs, les yeux fermés, un bras passé autour de la taille de la femme. Ils portaient tous les deux de beaux vêtements démodés, mais qui semblaient être à la mode à l'époque. Peter n'eut aucun mal à deviner qu'ils s'agissaient de tenues de mariage, sûrement pour ce jour si spécial. Il remarqua en même temps que le femme avait un petit ventre assez rond. Était elle enceinte ? 

- Ah, mon petit, tu as remarqué ces vieille photo, dit la vieille femme, le regard vide, un sourire triste aux lèvres.

A cette vue, Peter eut un pincement au cœur. La tristesse de cette dame si gentille le touchait. Elle brisa le silence en continuant son récit. 

- Il s'agit de la photo de mon mariage, en mai 1953. J'étais enceinte de mon premier enfant à ce moment là. 

La femme retourna le cadre, dévoilant une petite inscription. Christie et Jean, 19 mai 1953. 

- Il est mort il y a vingt ans, des suites d'un accident de voiture. Un conducteur ivre a foncé dans sa voiture tandis qu'il rentrait du travail. Il a été hospitalisé pendant quelques jours, pour finir par mourir de ses blessures. Raconta la vieille dame.

- Je suis désolé pour vous, et pour vôtre mari. S'excusa Spiderman. Cela n'aurait jamais dû vous arriver à tous les deux. 

- Ne t'en fait pas petit, j'ai tourné la page depuis longtemps. Et puis l'autre conducteur est mort sur le coup. Quelle idée de prendre le volant aussi...dit la dame en se tournant vers un pot, dont elle sortit quelque chose qu'elle déposa dans la main de Peter. Tiens, c'est pour toi. 

Peter ouvrit la main, et vit un grand cookie aux pépites de chocolat avec une petite serviette en papier. Il leva la tête vers la femme tandis qu'elle lui fit un grand sourire.

- Cela ne trompe pas avec moi, à ton âge il te faut du sucre ! Dit-elle avec un sourire malicieux. 

Peter eut un grand sourire, même si elle avait grillé sa couverture, et se mit à la hauteur de la dame pour lui faire un câlin. Décidemment, il ne pouvait pas tromper les personnes âgées, elles étaient trop malicieuses pour ça. 

- Merci madame. Vous savez, vous êtes très gentille. 

- Oh mon petit, il ne faut pas se mettre dans des états pareils pour un simple cookie ! Rit elle de bon cœur. 

Elle répondit cependant à son étreinte avec un sourire, fermant les yeux, lui frottant le dos amicalement, comme si elle avait fait ça des dizaines et des dizaines de fois. Finalement, Peter la lâcha doucement et lui sourit sous son masque, même si la vieille femme pouvait deviner son sourire innocent et éclatant. Le jeune homme partit, saluant une dernière fois la vieille dame, Christie, puis dévora son cookie avec appétit. Les larmes aux yeux, touché devant tant de bonté et de gentillesse. 

Il fini sa patrouille le sourire aux lèvres, calme et refait, sans qu'il ne se passe quoi que ce soit. 


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