58. Les Véritables Monstres

48 3 7
                                    

Bien le bonjour!

En média, pour celles qui n'auraient pas Insta, l'étude de Meyer. Y'aurait encore du boulot, surtout en le voyant "de loin" comme ça, mais ça me satisfait pour les quelques heures où ça m'a occupé durant une nuit insomniaque. Du coup, j'partage!

Et pour me faire pardonner de l'attente, un chapitre plus long (qui m'a fait beaucoup hésiter).

Bonne lecture <3

________________



L'odeur de cuisson embaume le duplex, aussi appétissante que les jours précédents. Le matin en particulier, celle du pain qui cuit pour le midi, et au petit-déjeuner comme au dîner, un repas complet de féculent, légumes et protéines animales diversifiés, indispensables à l'entraînement et maintien physique de Meyer.

Abelone commence à avoir l'impression d'être engraissée, et bien qu'elle s'en plaigne pour la forme, le militaire plaide l'amélioration de sa santé. Ou de sa silhouette, lorsqu'il veut la faire chier en retour. Comme si elle n'avait pas suffisamment de hanches comme ça!

La jeune femme pioche un roman dans la bibliothèque de "feue sa coloc'", et se décide à descendre. Dès la première marche, le rez se livre à elle. Dans le coin cuisine derrière le bar d'angle, son clopeur, dos à elle, s'active au-dessus des brûleurs. Chaque geste tend les coutures d'épaules du t-shirt à manches longues et forme des plis le long des dorsaux. Lorsqu'il n'arbore pas l'uniforme d'officier tiré à quatre épingles – ou ne se promène pas à poils –, il apprécie les vêtements couvrants un peu lâches, plus proches d'une tenue de terrain. Ça n'empêche pas les entournures d'être malmenées par la musculature.

L'attention d'Aby coule le long de la silhouette, sous les sillons fugitifs qui tombent sur la ceinture, et durant une fulgurante seconde, elle revit la scène du petit matin. Elle se rattrape précipitamment à la rampe avant que sa distraction ne lui rompe le cou.

Par la Déesse! soupire-t-elle intérieurement sans pouvoir effacer le feu de ses joues ou l'image gravée derrière ses rétines.

Celle de Philotas quittant le lit, glorieusement nu, et le show qu'il a joué à son seul bénéfice: les fessiers disparaissant progressivement dans un jean revêtu à même la peau... Les hanches étroites aux versants sensuels se tournant vers elle... Les doigts agiles passant un à un les boutons dans leur boutonnière... camouflant une érection matinale pointant la ligne de poils entre abdominaux et centre névralgique.

Elle se cache les yeux derrière sa main en vaine tentative de se reprendre.

Peu importe les récriminations qu'elle aurait pu émettre, il les aurait tournées en ridicule. Car finalement, que faisait-il de mal? Juste enfiler un pantalon trop moulant pour être honnête, inadapté à la séance de sport par laquelle il entame la journée.

Mais sa façon...! Bordel! Il n'a pas besoin d'aller à l'encontre des conditions qu'elle a imposées pour leur cohabitation; pas besoin de la toucher, la bousculer, ou faire des allusions de lourdaud. Tout est suggestif.

Si elle s'est habituée à ses alternances de chaud et de froid, il passe à présent de torride à brûlant (dans le meilleur des cas).

Il triture ses nerfs comme personne!

« C'est prêt dans deux minutes. » interpelle l'homme. Il la contemple depuis l'évier, clope entre les lèvres. Le petit sourire qu'il arbore lui signifie qu'il n'ignore rien de ses pensées. Il pourrait rester de marbre, mais il veut qu'elle se sache prise en flagrant délit.

Black Bag [Terminé]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt