2 | Haut en couleur.

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𝑨𝒔𝒍𝒂𝒏.

21 Juin 2022. Chicago.

La nuit est tombée, le soleil à laisser sa place. La chaleur retombe petit à petit. Perché sur le rebord de l'immeuble, je regarde de haut la ville qui ne dort jamais. C'est surprenant comment une ville ne dort jamais. Tout clignote, brille, fait du bruit.

Quand je repère ma cible, je passe de l'autre coté pour reposer mes pieds sur le toit de l'immeuble. Je me place derrière mon sniper et vise son crâne chauve.

Je respire calmement pour réguler ma respiration. Une fois que je l'ai dans le viseur, j'attends le bon moment. Il rigole, il parle, il rigole sans savoir que dans quelques secondes sa vie va s'arrêter. Une balle est beaucoup trop simple et gentille, l'envie de le torturer est présente mais impossible, il est beaucoup trop connu.

Bleu violet.

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2

1

BOUM

Blanc.

Son crâne part en arrière, ses yeux s'écarquillent comme s'ils savaient que c'était la fin. Est ce qu'il sent la douleur au moins ? J'espère qu'il souffre ce rat. Son corps tombe au sol telle une poupée de chiffon. Ces gardes du corps, ces associés, le monde autour, tous s'affolent.

Certains hurlent, se sauvent, d'autres regardent autour d'eux sûrement à la recherche de celui responsable de ça. Moi. Je profite encore un peu de cette scène, c'est jouissif. Un fils de pute en moins dans ce monde.

Dès que j'entends des gyrophares je range mon arme et quitte le toit. L'immeuble en ruine fait pitié à voir, certaines marches sont cassées m'obligeant à les enjamber. Des toiles pendent de partout, les habitants de cet immeuble sont les araignées maintenant.

Dès demain tout le monde parlera de sa mort, certains me remercieront, d'autres vont me haïr, ça m'est égal, j'ai fait ce qu'on m'a demandé. Mon portable vibre, je sais déjà qui c'est.

-C'est fait.

Sa voix tremble quand elle me remercie une dizaine de fois, elle tente d'étouffer un sanglot mais quelques secondes plus tard je me retrouve au téléphone avec une fontaine. Je ne dis rien en attendant qu'elle puisse m'entendre.

-J-Je suis désolée bafouille t-elle

-C'est terminé maintenant, à vous de tenir votre langue si on vient vous interroger.

Je raccroche et enjambe ma moto. Je dois être un rude d'enfoiré pour certains et un sauveur pour d'autres. Ce mec frappait sur sa femme et son gosse. Elle m'a appelé pour tuer son mari après huit ans à supporter les coups et les tromperies.

-S'il vous plaît, vous auriez un peu d'argent ?

Je tourne ma tête vers la gauche, un vieil homme se tient à quelques mètres. Il fait peine à voir avec son pauvre sac dont une petite couette dépasse. Son chien est collé à lui, j'ai toujours été fasciné par le lien qui unit un SDF et son chien.

Je sors une liasse de billets de ma poche et lui tends, il manque de tomber, d'habitude les gens donnent une pièce ou deux parce qu'ils ne peuvent pas donner plus. Je peux donner plus alors pourquoi je m'en empêcherait.

-Prenez une chambre d'hôtel au moins pour cette nuit, une tempête va bientôt éclater.

Je caresse la tête de l'animal avant de détourner le regard pour enfiler mon casque. Je leur jette un dernier coup d'oeil avant de démarrer.

ASTREASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant