29 | Colis.

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CAYETANO

24 Août 2022. Chicago.

Installé à ma table, je regarde autour de moi à la recherche de quelque chose de plus intéressant que la tête face à moi. Ken s'est incrusté à ma table alors que je voulais être seul. Je ne lui réponds pas mais ça n'a pas l'air de le déranger, il ne pense pas gêner une seconde. 

Je jette un coup d'oeil à ma montre, il est juste vingt deux heures, la soirée est encore longue, elle vient à peine de débuter.

-Tu penses que Gilles va bientôt me donner une mission ?

-Primo, JE suis celui qui donne les ordres, secondo, non tu n'auras rien du tout.

Il se redresse et écarquille les yeux. Un rire m'échappe, il a vraiment cru avoir une place ?

-Mais il a dit- tente t-il d'argumenter avant que je le coupe

-Je suis le patron, je ne sais pas à quel moment tu t'es dis que l'ancêtre avait encore quelconque pouvoir.

-Pourquoi je ne peux pas avoir une place ?

Il ose être sur les nerfs ? L'hôpital qui se fout de la charité.

-Déjà parce que tu ne sais même pas à qui t'adresser. Je ne peux pas prendre un type qui ne sait même pas qui est son patron. Rassure moi, tu ne m'as pas confondu avec Gilles ?

Je suis prêt à dégainer mon arme pour lui trouer le crâne s'il ose répondre par l'affirmative.

-Bref le sujet est clos. Quand tu penseras avec ton petit cerveau plutôt que ta bite, on essayera de faire quelque chose de toi.

Ken est toujours entouré de filles, différentes, chaque soir. Je veux bien qu'il passe du bon temps mais là façon dont il le fait est horrible. C'est un vrai fils de pute pour être poli. Il n'a jamais eu d'éducation, jeter les filles après avoir baiser, c'est normale pour lui. Ils laissent espérer les filles.

-Rassure moi, tu es au courant que je suis gay et que j'assume pleinement ?

Il recule comme s'il avait peur que je le contamine. Je suis au courant que c'est un homophobe. Ce n'est pas la première fois que je l'entends avoir des propos homophobes.

-V-Vraiment ? bégaye t-il

-Ouais, mais je crois pas que c'est contagieux, quoique j'en ai peut être contaminé un ou deux... dis-je faussement attristé

Il s'éloigne "discrètement" de moi pour instaurer un périmètre de sécurité. Il embrasse la fille à ses cotés, soit pour me montrer qu'il est bien hétéro, soit pour se rassurer lui même.

-T'inquiète, je choisis mes victimes. le rassuré-je

-J-Je ne suis pas inquiet !

C'est limite si ses mains ne tremblent pas. Je ne dis rien et le laisse dans cet état de gêne intense. Il veille à ne pas croiser mon regard, comme si même mes yeux pouvaient lui donner "ma maladie."

-Je vais y aller, je suis attendu.

Il quitte ma table et marche rapidement hors de ma vue. J'adore les homophobes, c'est des connards absolument fascinants à essayer de comprendre. J'ai déjà essayé, mais au bout de trois heures ça m'a soulé, il repose actuellement sous terre. 

Pour ma défense c'était pas une grande perte. Je concentre toute mon attention sur mon portable, le noiraud s'infiltre dans mon esprit quand je tombe sur la photo que j'ai prise de lui. Il était tellement concentré sur les étoiles que j'ai pu prendre des photos de lui sans qu'il ne s'en rende compte. Je souris et me dirige dans mes messages.

ASTREASWhere stories live. Discover now