23 | Toi ?

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ASLAN

9 Août 2022. Chicago.

C'est dingue comme le temps passe lentement quand tu ne peux rien faire, que tu ne sais pas où tu te trouve. 

Je suis cloué sur une chaise depuis que je suis arrivé. La corde me scie les poignets, j'ai maintenant de beaux bracelets rouges. L'odeur d'humidité qui m'a piqué le nez quand je suis entrée ne me gène plus maintenant. La pauvre chaise en bois manque de s'écrouler à chaque instant. J'ai comme seul compagnie des petits rats qui passent de temps en temps. 

On a la gentillesse de m'apporter un verre d'eau trois fois par jour, pas assez pour me désaltérer mais assez pour me laisser en vie. J'ai envie de fumer et d'une douche aussi. La porte qui m'enferme émet un grincement, je suis obligé de plisser les yeux à cause de la lumière qui m'agresse.

-Enfin réveillé ?

Darek entre et referme la porte derrière lui. Il avance en souriant jusqu'à poser ses fesses sur la chaise face à la mienne.

-J'aurais préféré un lit, on est pas très bien accueilli chez toi mais entre nous ça ne me choque pas, c'est l'endroit que tu mérites.

Je récolte un coup dans la pommette qui réveille les douleurs de la veille. Je grimace, ma joue est terriblement douloureuse. Je manque de tourner de l'oeil aux troisième coup au même endroit.

-C'est quoi ton problème ? Tu veux me fracasser la joue ? Ou tu ne sais que frapper du droit ?

Je me maudis pour mes mots quand il s'attaque à la deuxième. Je crache le sang qui s'accumule dans ma bouche, dans sa gueule, en plein milieu de son front.

-Il est où ton frère ? Il pleure dans les bras de ta mère ? Ah non elle est morte, j'avais presque oublié.

Son visage prend un air coléreux et haineux, je m'insulte encore une fois pour ce qu'il va suivre. Les coups tombent les uns après les autres, Benedetti ne m'avait pas prévenu qu'il avait une bonne pêche. 

Si je sors d'ici, je le tue.

-C'est bon tu te sens mieux maintenant ?

Essoufflé, il repose contre le mur, son air satisfait me fout en rogne. Il admire son poing dont les jointures sont rouges.

-Maintenant on peut parler.

-Qui est au-dessus de vous ?

-Comment tu peux savoir que ce n'est pas nous les chefs ?

Malgré la douleur un fou rire me prend.

-Vous êtes beaucoup trop con.

-Il y a bien quelqu'un au-dessus. affirme t-il Tu le rencontreras bientôt.

-Je suis impatient.

***

C'est les mains menottées que je sors de ce placard à balai. On ne me bande mes les yeux, les couloirs sont sombres, juste les tolles transparentes du plafond émettent de la lumière. Les deux types qui me tiennent les bras ne sont pas si impressionnant. S'ils n'étaient pas armés, j'aurais pu faire quelque chose.

-Vous m'emmenez où ?

-Dans un endroit sympa.

Leur rire confirme ce que je pensais, ça va être plaisant pour eux mais pas pour moi. On entre dans une pièce qui ressemble à un vestiaire. Mes yeux captent la pancarte au-dessus de la l'autre porte.

Accès à la piscine ? Ils veulent me noyer ?

-Oh non c'est encore plus drôle que ça.

Ils retirent mes menottes et me visent avec leur armes, trois autres gars se rajoutent aux deux déjà présents. Une arme dans mon dos me pousse à avancer vers la porte qui mène à la piscine je suppose. 

ASTREASWhere stories live. Discover now