4 | Froid glacial

655 41 8
                                    

𝑨𝒔𝒍𝒂𝒏

26 Juin 2022. Chicago.

Ses cheveux sont presque blanc comme neige.

Je n'ai jamais fait attention à ce qui m'entoure. Pourtant d'après Andreï, les Benedetti ont une place dans le business. Cayetano a des boites dans différents états, mais là plus réputée est celle de Chicago. Elle est réputée pour ses soirées aux thèmes sensuels. La nuit tombée, une queue de plusieurs kilomètres traîne pendant des heures. Été comme hiver, ça ne dérange personne.

 Derrière cette image de boite bien clean, il cache bien son jeu, il en fait passer de la drogue et des armes. C'est Andreï qui a voulu que j'accepte de me pointer là-bas pour voir ce que Benedetti avait à me proposer. C'est surtout pour pouvoir encore mater le flic qu'il a repéré.

- Franchement le deal est plutôt honnête. Il peut t'aider à te venger.

- Ouais et toi ça t'arrange aussi.

La serveuse apporte nos assiettes, voilà le rituel que le russe a instauré, chaque dimanche on se retrouve au même restaurant à la même table pour manger les mêmes plats, hamburger et frites. Heureusement c'est un petit restaurant paumé tenu par des petits vieux.

-Qui te dit qu'il va respecter le deal ?

-Il peut se dire la même chose. Dit-il avant de croquer dans une frites

Je prends une bouchée de mon hamburger tout en pensant à cette histoire de service.

Ça va mener où cette merde ?

-Tu as vraiment réponse à tout hein ?

-Parce que je sais que ça ne peut que t'apporter du bien. Lâche-t-il avec un clin d'oeil Cayetano a du pouvoir.

-Le pouvoir ne fait pas tout et comment je suis censé trouver un tueur, je ne suis pas inspecteur gadget !

-Tu vas réussir gamin.

On finit par changer de sujet, le russe peut passer d'un sujet à un autre, il me parle du plat puis de la déco sans oublier de parler des serveurs puis du groupe de types bourrés à la table d'à côté.

-Tu crois qu'ils vont se faire frapper par leurs femmes ?

-Pourquoi pas hommes ?

-Ils sont putains d'homophobes et ils ne s'en cachent pas ces trous du cul. Crache t-il

On se dirige vers la caisse, je paie et demande une commande supplémentaire. On se case dans un coin pour ne pas déranger.

-T'as vu-

-T'as fini la commère ? Dis-je en me tournant vers lui

Il se tasse sur lui-même et rougit en se dandinant d'un pied à l'autre, gené. Ma commande prête, je la récupère et on quitte le restaurant.

-Pourquoi tu vas là-bas ? La voiture est de l'autre côté !

Je ne l'écoute pas et continue de parler tout en allumant une cigarette. J'ai repéré le même homme que l'autre soir, enfin techniquement c'est son chien que j'ai repéré. Il est pas très discret le gros. Il est assis sur une pauvre couverture. Je m'accroupis face à lui, le chien m'offre plusieurs léchouilles. Je tends le sac de nourriture à l'homme. Il n'ose pas le prendre.

-J'ai pris aussi pour votre chien.

-Merci, merci infiniment. Dit-il ému

Je serre ses mains dans les miennes, ses yeux sont larmoyants. Andreï pose une main sur son épaule et lui tend une bonne liasse de billets.

ASTREASWhere stories live. Discover now