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ASLAN

6 Septembre 2022. Chicago.

Mes paupières sont lourdes à soulever. Je soupire et retente une seconde fois. Quand j'y arrive, c'est la lumière qui m'agresse. Je grogne et les ferme. Une main se pose doucement sur ma main.

-Va doucement, tesoro.

Cayetano ? 

Je prends du temps mais je finis par réussir à supporter la lumière du jour. Je regarde autour de moi, la pièce n'est pas très grande, il y a juste une porte sur la droite. J'oriente mon regard sur la gauche et touche sur des machines et sur Cayetano qui me regarde.

-Hôpital ?

Je grimace, ma voix est enrouée, ma bouche est pâteuse et sèche au maximum. L'italien semble le comprendre, il m'aide à redresser la tête et porte un verre d'eau à mes lèvres. Le liquide coule dans ma gorge et me procure un bien fou. Je soupire, ma tête touche l'oreiller.

-Tu es à l'hôpital. confirme t-il comment tu te sens ?

Difficile à dire, les douleurs sont encore endormis pour le moment je pense. J'ai l'impression de flotter, c'est à la fois confortable puisque je ne sens rien mais aussi désagréable, je suis lourd, même ouvrir les yeux est une plaie.

-Bien ?

-C'est une question ? dit-il amusé

Il me faut un long moment pour me réveiller.

-Il s'est passé quoi ?

-Une femme t'a tiré dessus pendant que tu te battais avec ton père.

Mon cerveau au ralenti finit par se souvenir de ce moment. La femme c'est celle de mon père. Alors c'est elle qui m'a tiré dessus.

-On l'a tué.

-Et lui ?

-Encore vivant, il est au sous-sol.

Il n'a pas réussi à fuir. Il n'avait pas prévu une sortie de secours. J'étais à quelques seconde de le tuer, si seulement elle ne m'avait pas tiré dessus cette salope.

-Une simple coup de couteau est trop simple pour un fils de pute comme lui.

Peut être. 

Je me suis jamais posé la question pour moi c'était tout ce qui comptait dans ma vie. Le tuer d'une balle dans la tête. L'idée de la torturer ne m'est jamais venue en tête. Je crois que je ne veux pas le faire, le torture, l'entendre me rire au nez, me rappeler ce que moi j'ai vécu. Non, je n'en ai pas envie. Cayetano le comprend, sa réponse me satisfait.

-Laisse-moi le torturer autant qu'il l'a fait avec toi.

Alors je sais pas si je peux prendre ça comme une déclaration mais mon coeur s'accélère et le bip de la machine le gueule haut et fort.

-Tu peux considérer ça aussi comme un je t'aime.

-T'as de la chance que j'ai pas la forte parce que-

Il me coupe en m'embrassant, ma main attrape son menton, je mords sa lèvre lui arrachant un grognement.

-Ne me coupe plus jamais Benedetti.

-Trop sexy, Astreas. Je continuerai encore et encore.

Sa réponse ne m'étonne pas, quand ça se dirige dans ce genre de direction il est le premier à parler.

-Où était le bâtiment ?

-Chicago. C'était un bâtiment abandonné de Alfonso. Il ne s'en ai jamais servi, ton géniteur a dû le savoir et ce l'est approprier.

ASTREASWhere stories live. Discover now