Chapitre 8

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- Sors réussis-je à articuler, sors ou je te jure que je te tue.

Un bruit, une porte qui claque puis plus rien.

Je restai là, planté devant ce lavabo blanc dénué de toutes traces d'usures ou de temps Ahhhh si seulement ma vie ressemblait à ce lavabo, immaculé, propre, sans taches, blanc comme neige. Au lieu de ça, ma vie n'est résumée que de tragiques évènement.

Barth...

J'avais besoin de le voir, de le sentir, mon ange gardien. Je retirai prestement mon sweet et mon tee shirt pour me retrouver torse nu devant ce fameux miroir. Je remontai mon regard jusqu'à l'emplacement de mon cœur où l'on pouvait apercevoir un prénom, celui de mon frère, de mon ange celui qui, à de nombreuses reprises, était venu me libérer de mes démons jusqu'à leur succomber.

Merci mon frère tu ne méritai pas cela, ta place valait mieux que la mienne, tu n'aurais pas dû.

Alors je sentis mes yeux s'humidifier et une larme roula le long de ma joue jusque à la commissure de mes lèvres pour achever sa course sous ma mâchoire. Je la laissai rouler ne me sentant pas capable de l'interrompre. Cette unique larme représentait ma misérable existence d'une transparence si lisse mais emplie d'amertume et de ce gout salée si particulier. Elle roulait, glissait, tombait, peu à peu entrainer par son propre poids de la même manière que la culpabilité m'entrainait vers le fond.

Je remis mes habits, sorti des toilettes et réalisa avec plaisir que le pion m'avait enfin lâché la grappe. Bon C2.03 si mes souvenirs sont bons. Nous sommes actuellement aux toilettes de l'étage C d'après les indications au-dessus de ma tête, la classe ne doit plus être trop loin.

C.01, C02, C.03 parfait.

Je frappe, j'ouvre, je passe, je referme. Voilà à quoi allait ressembler mon quotidien désormais.

- Veuillez m'excuser vous êtes ?

- Le nouveau. Répondis-je sans même me tourner vers cette voix.

- Ça oui j'avais remarqué vous pouvez remercié vos loques, vous feriez mieux d'enfiler cet uniforme jeune homme.

- Si vous êtes si perspicace que ça pourquoi me poser la question. Continuai-je en poursuivant ma route pour enfin poser mon derrière sur cette chaise qui allait me servir de balançoire pour les huit prochaines heures.

Le prof, indifférent à ma réplique poursuivit ce qui semblait être un cours de maths sur ... les fonctions ... putainnnn on va encore se taper des fonctions à tout va, comme d'habitude la moitié de la classe sera perdue après seulement dix minutes de cours.

- Tu t'appelles comment ? murmura une voix sur ma droite.

- Nathanaël répondis-je froidement sans tourner mon attention vers cette voix qui venait déranger mes pensées et ma relative tranquillité.

Je n'eus aucune réponse et ce n'est pas plus mal, déjà qu'on était en cours qui plus est de maths alors si en plus je devais faire ami-ami avec un de ces enfants de bourges... Je crois qu'aujourd'hui je n'arriverai pas à me montrer aimable. Quel dommage !

- Tu pourrais arrêter de considérer les gens comme des chiens s'il te plait s'exclama une voix qui semblait me provenir cette fois de la gauche.

C'est qu'ils aiment jacasser dans ce lycée, on ne me laissera pas décidemment pas tranquille aujourd'hui. Je pris la décision de ne pas lui répondre, simple condescendance de ma part.

- Je te parle !

- Pas moi.

La ça y est, elle a compris la leçon, elle la ferme enfin.

- Mr Hell ? Rappelez-moi quel était votre précédent établissement ? s'enquit le professeur.

- Le lycée Kennedy. Répliquai-je, pas peu fier d'évoquer mon ancien lycée de seconde zone réputé comme très dangereux et a problème devant ces petits bourges.

A l'entente du nom de ce lycée quelques chuchotements leur échappèrent.

- Bien dans ce cas nous allons voir si la réputation de ce lycée est fondée ou non, résolvez-moi cette équation... Non vous ne savez pas quoi ? Nous allons confronter deux lycées, le nôtre et celui de notre cher Mr Hell. Mrs Robinson venez je vous prie.

- Bonne chance mec !! entendis je crier de derrière moi.

CondamnéWhere stories live. Discover now