Chapitre 9

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- Bonne humiliation lança une voix qui me parut sur le coup familier, sans doute le mec de tout à l'heure.

- Je vais te faire regretter de m'avoir pris de haut tout à l'heure.

C'était donc elle, je posai un instant mon regard sur son visage, ses courbes, son corps... Mmmmh pas mal plutôt mignonne dans le genre californien, plutôt élancée avec de beaux yeux bleus, mais bon ce n'est pas ça qui allait m'empêcher de l'écrasé. Je remontai ma capuche afin d'ajouter encore un peu d'antipathie, je cachai un sourire qu'on pourrait qualifier d'arrogant, pas peu fier de mon petit effet.

- Le premier qui aura trouvé la réponse à l'équation l'emporte. C'est parti !!!

Du coin de l'œil je vis ma voisine se ruer vers le tableau afin de détailler et de développer le calcul, quant à moi je me contentai de rester là à fixer le tableau noir devant moi.

- Alors Mr Hell vous rencontrez des difficultés ? Pas très étonnant, vous voyez finalement ce lycée l'emportera encore et toujours. Ici nous formons l'élite ! termina-t-il en s'adressant aux élèves.

- 856.35

Un blanc s'ensuivit, seul le sifflement admiratif du professeur vint crever le silence

- C'est ... exact! s'exclama Mr. Brown.

- Ou avez-vous appris à calculer ainsi ?

- A vrai dire c'est quelque chose d'inné chez moi depuis tout petit, le calcul mental est pour moi un jeu répondis-je assez vaniteux sachant pertinemment que ça allait mettre encore plus en rogne mo adversaire.

Juste après ma réplique la sonnerie se déclenchait, parfait ça allait donner encore plus d'importance à mon exploit bien que pour moi cela était aussi facile que de faire un plus un. Mais bon il faut toujours soigner sa sortie, après tout l'apparence compte bien plus que tout le reste dans ce monde, c'est d'ailleurs la première chose que les gens remarquent, que ce soit la posture, la façon dont vous êtes habillés, la façon dont vous marcher avec entrain, souplesse et confiance ou au contraire avec raideur lourdeur et le pas fuyant. Tout est dans l'apparence, si un sdf vous approche dans la rue et vous demande une pièce, êtes-vous biens sur que vous aurez la même réaction que s'il s'agissait d'un honnête citoyen sans soucis particuliers d'argent, propre sur lui ? Je mets donc toujours un point d'honneur à justifier mon apparence, mon film préféré est d'ailleurs catch me if You Can. Très bon reflet de ce que représente l'apparence dans ce monde.

Bon, finis la digression j'arrêta de laisser mon cerveau divaguer dans une réflexion que j'avais déjà eu a de nombreuses reprises.

Le cours suivant, Histoire passa très rapidement il faut dire que l'histoire n'était pas forcément ma tasse de thé d'où ma sieste improvisée. Maintenant vint le moment le plus attendu de la journée, le repas !

Ne sachant pas ou se situait le self je décidai de rester avec ma classe. Une fois arrivé je remplis mon plateau de toutes les victuailles qui me tombaient sous la main d'autant plus que la nourriture me semblait délicieuse, à des années lumières de ce qu'on nous servait dans mon ancien lycée déjà que l'on s'estimait heureux lorsque c'était tiède...

Je choisis une table et m'y assit. Cependant pendant toute la durée de mon repas je sentis peser le poids de nombreux regards indiscrets, dans ma nuque. Un instant, je m'imaginais moi aussi être à une table avec mes camarades, discuter sport et cours. Mais j'oubliais.  Je n'ai pas d'amis.

La faute à qui ? Il faut dire que j'étais devenu une personne renfermée sur elle-même qui ne ressentait ni empathie ni désir particulier. A qui pourrait plaire ce genre de personne ? Et puis honnêtement en voulais-je réellement ? Je ne saurai même pas le dire mais ... j'imagine que oui... Tout enfant ou même adulte a besoin de se sentir aimé par quelqu'un ou simplement compter pour cet ami. Enfin, je crois ...

Me dévisage-t-il parce que je n'ai pas leur code vestimentaire ou parce que je suis tout simplement et tout bonnement différent ? Mais qu'est-ce que je raconte, moi ! Qu'ils aillent se faire voir avec leurs airs condescendants de fils et filles à papa.

Le reste de la journée se déroula sans encombres, ou presque. Lors de la pause une camarade vint à ma rencontre sans doute prise de pitié devant mon apparente solitude qui ne l'était pas tant que ça. Cependant un seul regard de ma part, réussi à la repoussée. Suite à cela je passerai sans doute pour quelqu'un de méprisant mais tant qu'à choisir je préférai qu'ils me voient comme ça plutôt que comme le jeune homme de 17 ans complètement perdus et seul. Non, plutôt mourir que de subir la pitié.

CondamnéWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu