- Bonjour Nathanaël je suis le docteur Lisa Brant, excuse-moi pour toutes ces formalités bien que je sois docteur et que nous soyons dans un cabinet il y a certains protocoles a respectés. Tu comprendras j'en suis qu'il en va de ma propre sécurité.
Toujours aucune réponse de ma part. La femme posa ses mains à plat sur la table et concentra son regard dans le mien.
- Alors commençons. Tu te nommes bien Nathanaël Hell ? J'avoue que rien que cela est intéressant. Nathanaël le prénom d'un ange avec pour nom l'enfer. Venons en désormais aux faits : Depuis quand as-tu remarqué que tu avais des accès de colères qui plus est très violents ?
Je ne saurai même pas répondre à cette question du plus loin que mes souvenirs remontaient je piquai déjà de sacrés crises de colère.
- Depuis toujours.
- Sens-tu lorsqu'une de ses crises survient ?
- Je la sens arrivé comme si une vague de violence vous submergeait comme si votre corps ne vous appartenait plus, vous n'étiez plus le maitre à bord, quelque chose d'autre dirigeait pour vous, quelque chose de très puissant. Je ne crois pas que vous puissiez trouver une solution au mal qui me ronge alors un conseil cessez de perdre votre temps avec moi vous ne trouverez pas les réponses.
- Hélas Nathanaël c'est mon métier.
- Très bien en parlant de métier pourriez-vous cette fois répondre à une question ?
- Je crains que vous n'ayez pas compris, ici c'est moi qui pose les questions annonça-t-elle d'une voix claire et autoritaire.
Seulement voilà, je n'aime pas obéir ni me soumettre à la volonté de quelqu'un, chose que j'avais bien trop faite depuis hier soir.
- Je me fiche de ce qui se fait ou pas je vous pose une question vous répondez. Répliquai-je aussi froid et bien plus autoritaire qu'elle. Pourquoi venir travailler ici lorsqu'une place dans le secteur privé vous assurerais une bien meilleure place. Que faites-vous là Mlle Brant ?
Elle se laissa choir dans son siège réfléchissant sans doute à la réaction à avoir ou encore à la réponse toute faite et préparée qu'elle devait sortir aux autres.
- Je suis ici dans un but citoyen, je souhaite aider les jeunes délinquants comme vous à retrouver le droit chemin. S'encouragea-t-elle.
- Epargnez- moi votre baratin s'il vous plait, quelle est la véritable raison de venir s'enfermer ici ?
Je continuai dans le simple but de me divertir.
- Etes-vous ici par simple altruisme comme vous le dites si bien dans ce cas je vous tire ma révérence ou bien êtes-vous plutôt là pour vous donner bonne figure ou encore peut-être aimé vous cela, la violence dans le fond. Peut-être que vous cultivez une obsession malsaine que vous ne devriez pas. Tout compte fait vous méritez votre place dans cet établissement, quelque chose ne tourne pas rond chez vous si vous voulez mon avis.
- Sortez m'ordonna-t-elle dans un murmure presqu'inaudible
- Pardon pourriez-vous avoir la gentillesse d'augmenter le volume je vous prie. Fis-je narquois, ayant parfaitement entendu.
- Sortez ! Hurla-t-elle
Aussitôt le maton entra en trombe dans la pièce et me plaqua au sol tel un rugbyman professionnel.
- Pas besoin d se mettre dans de tels états voyons nous ne faisions que discuter réussis-je à articuler de ma voix la plus enfantine lorsqu'il relâcha la pression autour de ma poitrine. Dis-je goguenard avant d'éclater de rire.
Le rugbyman me saisit par les épaules et m'embarqua loin du cabinet.
- Tu as de la chance d'être en période probatoire sinon je t'aurais collé au trou.
Je souris à sa réplique et éclata d'un rire sadique presque sinistre qui j'en étais sûr paralyserai de part en part Mme Brant. Je remarquai que cette petite entrevue m'avait fait le plus grand bien. Finalement avoir un psy était quelque chose d'essentiel. L'espace d'un instant je me suis senti vivant. Je n'étais plus conditionné. Sur le chemin le gardien m'annonça la tenue de mon audience qui aura lieu dans deux jours.
