Chapitre 15

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- Debout m'ordonna-t-il.

Je me levai du banc tant bien que mal désorienté par cette soudaine agressivité.

- Aujourd'hui, tu vas être transféré au Metropolitan Detention Center en attente de ton jugement.

Alors ça y est je vais en prison. Tout un tas de craintes et de questions devraient tournoyer dans ma tête et pourtant non je ne faisais que constater, rien de plus. De toute façon il allait falloir être fort et dur en prison alors autant commencer maintenant.

On repassa me voir après ce qui m'avait semblé être une éternité. Ils ouvrirent ma cellule, me firent passer les menottes et m'entrainèrent vers la sortie. Une fois dehors sans un mot ils me forcèrent à m'installer à l'intérieur d'un fourgon noir. Deux restèrent avec moi bien que ça me semblai inutile puisque j'étais pieds et poings liés dans un véhicule condamné de l'intérieur qui plus est dans un camion qui devait maintenant rouler dans les cents kilomètres heure. Alors à moins de m'appeler coperfield je n'étais pas prêt de m'enfuir mais bon j'imaginais que ça devait être la procédure pour de grands criminels de mon calibre. Le camion décéléra on avait dû quitter l'axe principal ce qui signifiait que nous arrivions bientôt.  Il finit par s'arrêter totalement après ce que j'estimais être vingt bonnes minutes. Une portière claqua puis deux, encore une fois on m'imposa de les suivre ce que je fis. Des bruits, des hurlements se firent entendre sans doute des détenus. Quel accueil chaleureux dire que j'allais passer un certain temps là-dedans en compagnie de ces animaux. On me fit passer le seuil de la prison, là on me demanda de retirer mes vêtements afin de procéder à une fouille complète afin de, je cite « vérifier qu'aucun élément extérieur n'était introduit à l'intérieur de la prison ». Si vous voulez mon avis c'était joliment bien chercher pour pas grand-chose. Obéissant donc à l'ordre je me défis de mes vêtements l'homme parcouru mon corps de ses mains s'attardant de ci de là pour « vérifier ». Je luttai contre moi-même pour ne pas lui briser les doigts mais l'homme remarqua ma nervosité et ne passa pas plus de temps.

- Très bien dit-il, enfile la tenue de prisonnier maintenant

La tenue en question était un très beau tee-shirt a manche longue de couleur noir avec inscrit dans le dos le numéro de ce que j'imaginais être mon matricule, ainsi j'étais le numéro douze, pas dénué de sens, passionné de mythologie que j'étais.

- Le numéro que tu peux voir sera ta nouvelle carte d'identité, ici tu n'es plus Nathanaël Hell mais numéro douze. Ici tu n'es plus un homme, tu es un nombre, un chiffre. M'expliqua le gardien. Un pourcentage de plus dans cette société de plus en plus nourri par la criminalité.

- Ici il y a plusieurs couleurs repris-t-il. Il y a en premier les blancs, ceux qui sont là pour des très courtes peines comme les voleurs ou encore les petits escrocs ou encore ceux qui sont en attente de jugement. Ils vivent dans des cellules communes.

Il vit mon regard d'incompréhension mais d'un regard me persuada de le laisser poursuivre.

- En deuxième lieu il y a les gris, ce sont généralement les trafiquants, de ceux que l'on voit se pavaner dans les rue des Queens ou bien les récidivistes ayant commis plusieurs délits, ils cohabitent dans des cellules de deux.

- Enfin il y a les noirs, ceux de ta catégorie, eux ce sont les plus dangereux, ils se sont rendus responsables soit de meurtre soit de viols. Ils sont surveillés 24h sur 24 par nos hommes et sont tenus en respect par les autres détenus uniquement par crainte. Ils sont seuls et sont éloignés des autres pour éviter tout débordements.

- Maintenant que les présentations sont faites, numéro douze tu vas me suivre je t'amène dans ta cellule. Dit-il d'une voix qui ne laissait place à aucune opposition.

Il m'entraina dans un couloir qui déboucha sur un autre perpendiculaire à celui-ci. Le bâtiment était une construction qui pouvait ressembler à s'y méprendre à une barre d'immeuble au cœur de ville en forme de U à la seule différence qu'il n'y avait pas de fenêtres mais bien des barreaux. Plus nous marchions plus des bruits se faisaient entendre, sans doute les autres détenus, ce bourdonnement incessant me rappela lycée, plus précisément les couloirs et cours bondés d'élèves qui ne cessaient jamais de jacasser trop concentré à raconter leur dernière soirée en date. Nous finissons par arriver à destination, plus qu'un seuil à franchir et ça y est j'étais dans la jungle. Le gardien passa son badge dans la fente du scanner et déverrouilla la grille d'accès. Nous posâmes à peine un pied à l'intérieur que le silence se fit. Je fus dévisagé, presque violé du regard, tout le monde présent n'avait d'yeux que pour moi s'en était perturbant mais je ne montrai rien, si je commençai dès mon entrée à monter des signes de faiblesse s'en était fini de moi. Je pris bien soin de garder le menton bien haut et d'avancer d'une démarche qui se voulait assurer. Les détenus présents semblaient hypnotisés par la couleur de ma combinaison, la plupart était d'ailleurs bien plus âgé que moi. Cela ne devait pas être fréquent de voir arriver un jeune de dix-sept ans en combinaison noire. Malgré tout je senti dans leur regard une sorte de déférence. Ces hommes semblaient m'estimés, oui visiblement entre criminel il y avait une échelle de respect et une hiérarchie, certains valaient plus que d'autres et étonnement plus le crime était important plus étiez haut dans cette hiérarchie. C'est ce que j'avais conclu de mon passage dans la jungle. Car une fois traversée la cour et disparu dans un de ses innombrables couloirs, le bourdonnement repris. Je pu relâcher la pression, abaisser mes épaules et décontracter mes muscles tendus sur le bord de la rupture. Le gardien finit par se stopper devant un corridor d'une cinquantaine de mètres de longueur où de chaque côté, à peu près tous les trois mètres une cellule faisait son apparition. Nous le traversâmes sur dix mètres et je pus voir que les cellules étaient toutes remplies d'hommes dans le même uniforme que le mien qui me regardaient passé avec une lueur flamboyante dans leurs yeux. Ces gars-là n'étaient pas là pour rien, rien que dans leur regard on pouvait se rendre compte et imaginer la cruauté qui semblait remplir ces êtres. Cela me fit froid dans le dos. Le garde se stoppa devant la cellule numéro douze et l'ouvrit à l'aide de son trousseau de clés toujours sans rien dire. Il me désigna le fond de la cellule, je m'y engouffrais.

CondamnéTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang