Chapitre 18

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- Tu auras droit à un avocat commis d'office, le repas aura lieu dans une heure prépare toi. Poursuivit-il en m'introduisant dans ma cellule.

- Est-ce ironique de votre part ? Demandais-je ne comprenant pas en quoi je devais me préparer.

- Oui et non me dit-il en essayant de dissimuler un sourire en refermant les grilles de ma cellule d'un coup sec.

Alors j'attendis avec une certaine impatience que vienne l'heure du repas. Le même garde qui semblait essentiellement s'occuper de notre couloir vint tous nous ouvrir un par un avec l'aide de plusieurs gardiens, ils nous firent nous mettre en file deux par deux je me retrouvais accompagné d'une véritable armoire à glace d'origine latine. Lui et moi faisions plus ou moins la même taille, nous étions les plus grands. J'en profitai pour observer autour de moi car c'était la première fois que je pouvais observer mes collègues détenus. Nous étions au nombre de douze seulement une femme figurait toute ethnie ou religion semblait être représentées j'étais le plus jeune, et de loin. Je crus apercevoir quelques regards suspicieux envers ma personne. Une chose me surprit, je ne ressentais ni peur ni crainte. Je compris alors que les blancs et les gris n'avait pas vraiment peur de nous les noirs pour ce que nous sommes à proprement parler mais plutôt pour ce qu'on était capable de commettre. Le colosse à ma droite me dévisagea avec insistance mais quelque chose dans son regard me dérangea. Il finit par me poser la question qui semblait lui trotter dans la tête depuis quelques minutes maintenant.

- Pourquoi es-tu ici et surtout si jeune ? Entama-t-il.

- Je ne suis qu'en période probatoire. Répondis-je.

- Tu veux dire que tu n'as pas encore été jugé que tu es déjà noir ?! S'exclama-t-il ce qui attira tous les regards sur nous. Des murmures s'élevèrent.

- Fais gaffe à ce gros porc mon garçon, ne t'approche pas trop de lui ou il risquerait de trop s'approcher de toi si tu vois ce que je veux dire me prévint la femme

Aussitôt dit aussitôt fait, je fis un bond une fois la nouvelle apprise. Et je compris soudain que l'espace d'une seconde j'avais oublié que j'étais entouré de prédateur et j'avais failli le payer cher. Nous avançâmes ainsi jusqu'au self où déjà bon nombre de détenus se restauraient. A notre arrivée, le silence se fit, seuls quelques murmures s'élevaient. Je remarquais très vite qu'une grande table restai inoccupée en plein milieu de la salle. Comprenant de quoi il en retournait je pris la décision de m'isoler seul à une table. En marchant je sentis tous les regards sur moi, cela me perturba quelque peu, cette impression d'être une bête de foire mais je ne le montrai pas. Après quelques instants les discussions reprirent et les œillades cessèrent. Je pus ainsi déguster mon premier repas en tant que prisonnier, ce plateau repas avait quelque chose de fade comme un gout de liberté en moins. Dans deux jours je serai fixé. Vais-je pourrir ici durant de nombreuses années ou par je ne sais quel miracle, pourrais-je caresser l'espoir d'être relâché ? Quoiqu'il en coutera je resterais en accord total avec mes actes et ses conséquences.

A ce moment je ne comprenais toujours pas à quel point ma perte de contrôle allait et était entrain me couter chère. J'allais le payer de mon âme. Je finis mon repas et je me décidais d'aller faire un petit tour dans la cour là où j'avais fait une brève apparition. La cour était plutôt vaste, semblait pouvoir contenir tous les détenus. Elle disposait, comme toute prison américaine qui se respecte, d'un terrain de basket ainsi que d'un coin de musculation. Je pris place sur un banc non loin de l'espace de sport quand quelques minutes plus tard, un homme d'origine latino portant un tee-shirt gris accompagné de deux malabars vinrent se placer face à moi.

- C'est mon banc m'annonça de but en blanc le gris.

CondamnéWhere stories live. Discover now