Noémie - A jamais

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Noémie

L'angoisse.

Papa vient de me déposer devant la maison d'Agathe. Je n'ai pas réussi à me faire entendre. Voilà pourquoi j'embarque pour quinze jours de tortures psychologiques avec le mal incarné.

Mon père fait le fort mais je vois que ça lui pèse de me laisser partir. Il m'aide à sortir ma valise de la voiture.
Puis nous nous dirigeons tout les deux vers la porte d'entrée des Germain.

— Je suis pas obligée d'y aller papa.

— Si, il le faut. Depuis le décès de ta mère, tu n'es pas partie en vacances. J'aurai du prendre les devants... Je suis désolé.

— Mais toi non plus tu n'en as pas pris des vacances. On peut aussi rester à deux.

Je lance une nouvelle tentative.

— Tu ne dois pas te sacrifier pour moi. Je fais suffisament confiance à la famille Germain. Je suis certain qu'ils prendront soin de ma fille adorée.

Je souris avec amertume. Je ne veux pas qu'il s'en veuille de ne pas me prendre en vacances.

Et puis la porte d'entrée s'ouvre, laissant apparaitre la superbe Sabrina, une paire de lunettes retenant sa jolie chevelure blonde.

Mon père lui sourit avec chaleur et elle semble lui rendre le même sourire.

— Antoine ! Noémie ! Vous voilà !  Nous n'attendions que vous. Entrez je vous en prie.

Nous entrons et Agathe ne met pas longtemps à me sauter dans les bras.

— Nono ! T'es là ! Viens vite dans le salon, je suis en train de boucler ma valise.

Je la suis, laissant mon père papoter avec Sabrina. Je sens qu'il va lui faire mille recommandations embarrassantes me concernant, alors il est peut être mieux que je n'assiste pas à ce moment gênant.

Je pénètre dans le salon et je remarque que la valise d'Agathe n'est pas encore fermée.
Je jette un rapide coup d'oeil.

Elle a l'air d'avoir pris des trucs vachement colorés et très courts.
Je n'ai pas été aussi audacieuse. Puis même si l'envie m'aurai tenté, je ne possède pas ce genre de pièces dans ma garde de robe assez basique.

— Regarde Nono ! J'ai pris des bikinis pour la piscine ! Et du make up aussi pour nos soirées .

Soirées? Moi je n'ai rien pris pour sortir ! Juste des shorts, quelques robes, des maillots de bain et de la crème solaire.

Une présence me fait suffoquer. Et je ne met pas longtemps à comprendre que Jaden a fait son apparition dans le salon. Il porte un sac de sport sur son épaule.

Son visage est fermé. Il va purger une peine de prison ou il part en vacances, l'américain?

Je ne le salue pas. Et espère qu'il fasse de même.
Je n'ai pas croisé sa route depuis le soir ou il m'a arraché ce baisé.
J'ai beau penser à tout ça. Je n'en reviens toujours.

As-t-il vraiment osé m'embrasser?

Agathe ne sait rien. Et ne se doute de rien. Pour ne pas entacher davantage la relation chaotique qu'elle entretient avec son frère, je préfère me taire pour le moment.

Agathe referme sa valise avec difficultés. Je décide de m'asseoir dessus pour l'aider.
Mais le bagage est tellement gonflé que je bascule en arrière et me retrouve les sabots en l'air.

Agathe éclate de rire et se précipite pour me prêter main forte. Elle me lève sans difficulté et je croise le regard peu chaleureux de Jaden.

Il lève les yeux vers le ciel et s'avance vers les adultes. C'est bien, barre toi !
Mon père lui sert la main et je les vois discuter ensemble. Je ne sais pas de quoi ils parlent tout les deux.