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Noémie

Louis s'est endormi après avoir renfiler son boxer et s'être tourner dos à moi.

Je l'observe dans l'obscurité de notre chambre et comme tout les soirs je refais le bilan de notre vie de couple tout en enfilant le pyjama qu'il a envoyé valser en une fraction de seconde.

Est-ce que je l'aime?

Je ne sais pas.

En suis-je dépendante?

Sans nulle doute.

Quand je l'ai rencontré il y a environ huit ans, j'étais tombée sous le charme de ce beau blond aux yeux bleus qui m'avait juré amour et protection.

De l'amour, j'en ai reçu les premiers temps. Louis est rapidement tombé fou amoureux de moi. M'aveuglant totalement jour après jour. Me couvrant de baisés fiévreux et de cadeaux par dizaines.

Je me sentais si spécial. Finalement j'y avais le droit à l'amour malgré le chemin tortueux dans lequel j'errais.

Alors j'ai foncé tête baissée, le laissant prendre une place importante dans ma vie, dans mes habitudes, dans mes choix... très peu dans mon coeur.  

Puis son amour est devenu maladif et étouffant avec les années. Louis voulait tout contrôler et tout le temps. Constamment, m'étouffant, m'anéantissant...

Mes années à l'université ont été un cauchemar éveillé. J'ai très vite compris qu'il ne me faisait pas confiance. Il me suivait sans cesse et me soupçonnait de le tromper.

Moi le tromper? Alors que j'étais si reconnaissante de refaire ma vie après tant de difficultés?

Je me rendais en cours la boule au ventre. J'avais peur qu'un étudiant me parle de trop près et que Louis nous voit.
J'étais fliqué à longueur de journée et la nuit il me dominait complètement.

Mais j'ai toléré ses colères parce qu'au fond de moi, je pense que je me suis attachée à Louis et à la vie plus ou moins stable qu'il m'offrait. Tout ça pour une seule et unique chose.

Il me permettait de garder la face devant tout le monde et encore aujourd'hui...

Pour ça, je ne peux plus faire machine arrière. Me poussant à accepter l'inacceptable bien souvent.

En taisant mes peines, et mes pleurs quand Papa vient me rendre visite. Lui faisant croire que tout va bien. Que Louis est l'homme parfait...

J'inspire profondément en me relevant de notre lit. Il ronfle déjà.
Je jette un dernier regard vers l'homme que je refuse d'épouser depuis des années et qui ne comprend pas ma décision.

Puis je quitte cette pièce étouffante pour rejoindre celle de mon fils adoré. Mon Sacha, mon oxygène. Le symbole de mon bonheur, le souvenir vivant des plus beaux moments de ma vie.

Je m'allonge près de lui et je le serre très fort contre moi. Mon garçon n'ouvre pas les yeux, mais je sens qu'il n'est pas entièrement endormi. Il se plaque contre ma poitrine et me serre contre lui.

Et dans ses bras, je trouve enfin l'apaisement dont j'ai besoin.

Le lendemain matin, les cris de Louis me surprennent comme toujours.

— Pourquoi t'as encore quitté la chambre ?! M'hurle t-il dessus en poussant la porte de Sacha.

J'inspecte ma montre. Il est à 7h.

— Tu vas réveiller Sacha. Je chuchote en précipitant vers lui.

— Je m'enfous ! Ce petit est assez grand pour dormir sans sa mère. Je comprend pas pourquoi tu passes tes nuits avec lui.

Noémie - A jamaisWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu