Noémie - A jamais

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Noémie

La nuit est un apaisement certain. Jaden est allongé près de moi. Son bras musclé emprisonne ma taille de façon protectrice.
Sans nulle doute, je ne crains rien dans ses bras.
Et le temps m'avait fait oublier que les bras d'un homme pouvaient aussi promulguer de la tendresse.

Les larmes perlent au coin de mes yeux. Son corps chaud contre le mien, sa présence, son odeur...

Tout m'avait manqué douloureusement.

Et maintenant que Jaden est de nouveau dans ma vie, je ne peux m'imaginer un instant qu'il puisse en sortir.

Comment ai-je survécu tout ce temps?

Je pense qu'il dort.
Son souffle dans ma nuque est chaud. Mais j'aimerai le voir encore une fois. Pour m'assurer que je ne rêve pas et qu'il est bien en face de moi.
Que nous sommes bien tout les deux dans ce même lit.

Délicatement je me retourne avec l'appréhension de le réveiller.

Mais quand mon regard se pose enfin sur lui. Je rencontre ses deux pupilles brillantes me fixer avec tant de chaleur que je m'empourpre immédiatement.

— Je te croyais endormi. Je chuchote embarrassée.

Nos visages sont si proches. Et nos corps plaqués l'un contre l'autre.

— Je ne parviens pas à trouver le sommeil.

— A quoi penses-tu?

Je lui demande en le scrutant avec affection.

— À toi. À ce que tu as enduré...

La fébrilité dans sa voix révèle la douleur qu'il ressent. Je caresse sa joue avec la paume de ma main et dépose un baisé sur ses lèvres crispées.

— Je ne crains plus rien. Parce que tu es là.

Jaden me fixe sans rien dire. Et puis je vois ses yeux se remplirent de larmes.

Mon coeur se serre.

Et puis sans un mot il blottie son visage contre mon cou. Sans se douter un instant combien il me rend heureux et combien je l'aime depuis toujours.

Tendrement je caresse ses cheveux bruns, identiques à ceux de Sacha. Et puis Jaden reste ainsi un long moment, s'endormant finalement, dans mes maigres bras.

Le lendemain, nous sommes réveillés par Sacha. Timidement notre fils pousse la porte de la chambre dans laquelle Jaden et moi avons passé la nuit à s'enlacer.

— Bonjour mon grand ! Lui sourit Jaden.

Sacha lui sourit. Et je comprend que ça doit lui faire bizarre de me voir partager un lit avec Jaden.

— Viens vite ! L'invite son père en ouvrant les draps.

Jamais Sacha n'a été invité à entrer dans le lit que je partageais avec Louis.

Je sens mon fils hésiter. D'un signe de la tête je l'enjoins à nous rejoindre.

Heureux comme jamais, Sacha accourt et se glisse entre nous deux.

Il a un sourire adorable épinglé au visage.
Je lui dépose un bisous sur la joue et Jaden s'amuse à le chatouiller.

Les rires de notre fils nous arrachent des sourires sincères.

Voilà ce qu'est le bonheur.

Ça me rappelle mon enfance. Et les dimanches matins avec papa et maman.
J'adorais me blottir entre eux.